Intérêt - L'ampleur qu'ont prise les maladies cardiovasculaires qui ont un lien direct avec la «malbouffe», nécessite une prise en charge sérieuse et adaptées. Le ministère de la Santé a, dans ce contexte, sollicité l'université de Bab Ezzouar pour la formation des futurs nutritionnistes. De nombreux étudiants de la branche biologie ont été à cet effet orientés vers la nutrition humaine pour l'obtention d'un master. Cette promotion devrait être opérationnelle dès la fin de l'année en cours, «pourvu que les structures de santé forment le vœu de recruter ces spécialistes», souhaite Dr Nadir du ministère de la Santé. Les autorités qui ne se sont intéressées qu'aux carences nutritionnelles depuis 1962 ambitionnent désormais de mettre un terme à l'émergence des maladies non transmissibles chroniques. Elles devront se focaliser, notamment, sur les facteurs de risque, dont l'alimentation, qui détient dans ce cadre la palme d'or. Parmi les maladies qui ont une relation étroite avec le métabolisme, on citera, entre autres, les maladies cardio-vasculaires, les cancers, le diabète et l'hypertension artérielle. Ces facteurs de risque restent toutefois modifiables, à condition d'établir une politique de prévention multisectorielle. «La première action qu'il faut mener se situe au niveau décisionnel pour la mise en place d'un comité intersectoriel de prévention de ces maladies. Il est important, à ce titre, de sensibiliser tous les secteurs dont, en l'occurrence, le commerce, l'éducation, ainsi que l'agriculture», souligne Dr Nadir. «Nous devons travailler ensemble pour réduire ces maladies. Il faut savoir que le ministère de la Santé ne subit que les conséquences du changement des habitudes alimentaires et de l'évolution épidémiologique que connaît le pays. Toutes les actions qui devraient être menées pour mettre un terme à ces conséquences se situent en dehors du secteur de la santé». Un argumentaire qui explique la volonté du département d'Ould Abbes d'établir une politique nationale de prévention contre les maladies non transmissibles. Celles-ci «pèsent beaucoup sur le système de santé et peuvent même déstabiliser toute la politique du ministère. C'est le message qu'on souhaite faire passer pour dire que toute l'action ne réside qu'au ministère de la Santé», affirme la représentante d'Ould Abbes. Pour elle, parler de la sécurité alimentaire ne doit plus se limiter à l'autosuffisance, mais se conjuguer à l'avenir avec la qualité nutritionnelle des aliments qu'on propose aux Algériens. L'importance des campagnes de sensibilisation sur le choix de la qualité alimentaire et l'impact du mauvais choix s'avèrent dans ce sillage plus qu'impératifs. Un aspect qui figure dans les objectifs que s'est fixés la santé dans le cadre de l'approche intégrée de lutte contre les maladies non transmissibles. Il est cependant impossible «de faire passer le message à la population si on n'a pas les compétences de le faire, d'où l'intégration du volet diététique dans la formation des médecins généralistes. Ils ne sont pas là pour s'improviser diététiciens, mais pour faire passer des messages et conseiller les malades sur les bonnes pratiques».