Des combats ont opposé vendredi l'armée syrienne à des soldats déserteurs à Idleb en Syrie, violant ainsi le cessez-le-feu décrété jeudi par Damas, alors que le Conseil de sécurité examine le même jour à New York un projet de résolution pour envoyer des observateurs dans ce pays. Ces affrontement "se déroulent à Khirbet Al-Joz, située à la frontière turque, entre soldats du régime et déserteurs", a indiqué vendredi Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), cité par les agences de presse. Ce responsable a précisé qu'il s'agissait des premiers affrontements directs entre soldats et déserteurs depuis le début du cessez-le-feu jeudi matin. Des soldats déserteurs ont tué jeudi deux soldats de l'armée régulière syrienne et ce lors d'un rassemblement de manifestants, selon la même source, ajoutant que des chars et des transports de troupes blindés de l'armée s'étaient déployés dans cette région auparavant. Ces nouvelles violences violent ainsi la trêve décidée la veille par le gouvernement syrien en application du plan de l'émissaire international Kofi Annan. La décision de Damas a été vivement saluée jeudi par la communauté internationale qui l'a qualifiée de "développements positifs". Jeudi, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan avait indiqué que la cessation de la violence dans ce pays "semble être respectée", en soulignant que le calme devait "être maintenu". "Je suis encouragé par les informations selon lesquelles la situation en Syrie est relativement calme et la cessation des hostilités semble être respectée", a déclaré M. Annan, dans un communiqué rendu public aux Nations unies à New York. Axé sur six points, le plan de Kofi Annan prévoit, outre la cessation des hostilités en Syrie, le retrait de l'armée des villes et le "droit de manifester pacifiquement" notamment. Les nouveaux développements que connaît la crise syrienne seront vendredi au centre d'une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, consacrée à l'examen d'un projet de résolution prévoyant l'envoi d'observateurs internationaux en Syrie, théâtre de contestations et de violences depuis la mi-mars 2011. Ce projet de résolution demande au gouvernement syrien d'assurer la sécurité et la liberté de déplacement pour les observateurs internationaux et de leur permettre aussi de discuter avec les populations, selon les médias. Rédigé par les Etats-Unis et la Grande Bretagne ainsi que la France, le texte de ce projet stipule que le Conseil de sécurité pourrait "envoyer jusqu'à 30 observateurs non armés" en Syrie pour suivre les développements de la situation que traverse ce pays depuis la mi-mars 2011. Le document demande aussi aux autorités syriennes d'honorer leurs engagements de façon "entière et palpable", en les appelant à retirer l'armée des différentes agglomérations et à cesser les violences armées dans le pays. Des sources onusiennes ont indiqué qu'il est prévu que le Conseil de sécurité de l'ONU prendrait une décision d'envoyer les observateurs en Syrie pour superviser le cessez-le-feu mis en vigueur par Damas depuis jeudi matin. De son côté, l'ambassadeur russe auprès de l'instance internationale, Vitali Tchourkine, avait indiqué jeudi qu'une résolution autorisant l'envoi en Syrie d'observateurs internationaux pourrait être adoptée vendredi au Conseil de sécurité. "Nous soutiendrons le déploiement de la mission d'observation en Syrie et le premier groupe d'observateurs peut être déployé très bientôt", a déclaré à la presse le diplomate russe, précisant que son pays "souhaite que les observateurs soient sur place dès que possible". Le général norvégien Robert Mood effectuera vendredi une visite en Syrie pour préparer l'arrivée d'observateurs internationaux chargés de vérifier le cessez-le-feu, censé mettre fin à plus d'un an de violences, a annoncé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon jeudi à Genève.