- Les joueurs ont été sauvagement agressés à l'arme blanche et autres objets contondants - Laïfaoui transféré à l'hôpital Mustapha Bacha ce matin. - Lemmouchia : ça m'a fait rappeler ce qui s'est passé au Caire. Hier, l'acte était plus grave par rapport à ce qui s'est passé au stade olympique. Le drame vécu à Port-Saïd en Egypte, a failli se reproduire en Algérie. Ce n'était plus une affaire de caméra balancée du haut de la tribune, mais tout simplement d'une agression caractérisée contre les joueurs de l'USMA. Pis encore. On a évité de justesse qu'il y ait mort d'homme. Le match MCS - USMA restera certainement dans les annales du football comme une tâche noire. La fin de cette rencontre de championnat a vécu des scènes d'extrême violence. En effet, plusieurs joueurs de l'équipe algéroise ont été agressés à l'arme blanche suite à un envahissement du terrain de la part de plusieurs supporters du MCS, déçus par l'égalisation des Rouge et Noir dans le temps additionnel. «Croyez-moi, nous avons vu la mort devant nos yeux», nous a raconté un témoin de ce qui s'est passé au stade. «A la fin de la rencontre, plusieurs supporters ont envahi la pelouse. Les joueurs ne croyaient pas ce qui leur arrivait. Ils ont fuit dans toutes les directions, mais malheureusement certains ont été rattrapés par ces voyous. Sans pitié, ils ont commencé à les tabasser à l'aide de batte de base-ball et à l'arme blanche». «Sincèrement, ce que nous avons vécu hier était atroce», a-t-il ajouté. En effet, le défenseur Abdelkader Laïfaoui a été le plus gravement touché dans cette agression. Il a reçu un coup de couteau au niveau des reins, ce qui a nécessité son transfert en urgence vers l'hôpital. Il y est resté jusqu'aux environs de minuit. Idem pour Nassim Bouchema qui a reçu un coup à la tête et a été entaillé au niveau du dos. Le milieu de terrain des Rouge et Noir était resté inanimé pendant plusieurs heures. D'autres éléments ont été touchés dans cette agression, à l'image de Hamiti (coup à l'arme blanche), Djediat (fracture au niveau de la main), Meftah et Khoualed (touchés à la tête), Ouznadji, Chafaï, Maïga et le dirigeant Abdellah Cherchar n'ont pas été épargnés par ce qui s'est passé au stade du 13-Avril-58. D'autres joueurs ont eu la vie sauve grâce à un réflexe de survie puisqu'ils ont escaladé le grillage pour rejoindre les supporters dans les gradins. Faham Bouazza était l'un d'entre eux, lui qui a donné une peur bleue aux dirigeants après qu'ils se sont aperçus de sa «disparition». Le bus de la délégation usmiste a quitté la ville de Saïda vers les coups de 23h 15. Abdelkader Laïfaoui, qui a été gravement touché, fut transporté par ambulance. Les dirigeants de l'USMA n'ont pas voulu le laisser à l'hôpital de Saïda. Sitôt arrivé à Alger, l'ancien défenseur international a été immédiatement transféré à l'hôpital Mustapha Bacha pour d'amples examens, surtout que son cas est plus grave, lui qui a été touché au niveau du rein. Les médecins de l'USMA craignent que sa blessure soit plus grave et c'est pour cette raison qu'ils l'ont immédiatement transféré à l'hôpital pour voir plus clair. Idem pour Bouchama, qui a reçu un coup à la tête. Il devra passer d'autres tests pour évaluer son état de santé, alors que Djediat soignera sa fracture au niveau du bras. Le soutien Ali Haddad à l'accueil de ses joueurs Après plus de sept heures passées sur la route, les joueurs et les dirigeants sont arrivés ce matin vers les coups 6h35. Ils ont trouvé à leur accueil le président du club, Ali Haddad, et son frère Rebbouh, qui ont tenu à s'enquérir de l'état de santé de leurs joueurs et dirigeants. Le premier responsable de l'USMA a salué le courage de ses joueurs et a tout tenté pour leur remonter le moral après la dure épreuve qu'ils ont endurée lors du déplacement à Saïda. Dans un communiqué de la direction, l'USMA dénonce le guet-apens dont a été victime l'équipe et se demande à qui la faute ? Pour les dirigeants de l'USMA, cette agression à l'arme blanche cache une volonté de tuer, leur seul tort est d'être dans un stade pour jouer une rencontre de football. Avec le refus des dirigeants du MCS de permettre à la télévision de faire son travail, il est clair qu'il s'agissait d'un complot ourdi pour organiser une sale besogne sans témoins. Les dirigeants de l'USMA affirment qu'ils ne se tairont pas après ce qui s'est passé à Saïda. Le cauchemar Lemmouchia : «Ça m'a fait rappeler ce qui s'est passé au Caire» Le capitaine usmiste, Khaled Lemmouchia, ne s'est toujours pas remis de ce qu'il a vécu à Saïda, hier, suite aux agressions dont ont été victimes les membres de sa délégation. Pour lui, il ne reste plus de football en Algérie et l'heure est désormais grave. «Je n'arrive pas à comprendre ni à croire tout ce qui nous est arrivé à Saïda. Le sang coulait de partout, comme s'il s'agissait d'une guerre. Dès notre arrivée au stade, on savait déjà que quelque chose allait se passer, avec un scénario monté comme il se doit en complicité entre plusieurs personnes. Et c'est chose faite à la fin du match, où la situation a tourné au drame. Je ne vous cache pas, cela m'a fait rappeler l'histoire des agressions du Caire avec l'EN en Egypte, lors de notre fameux match comptant pour les éliminatoires du Mondial 2010. Mais aujourd'hui, c'est encore plus grave puisque c'est entre Algériens que cela s'est passé. L'heure est grave, et on ne doit pas rester les bras croisés face à ces agissements qui ne mèneront nulle part», dira-t-il. La tragédie Un Port-Saïd évité de justesse à… Saïda ! Chaque week-end, ce sont les mêmes scènes qui se répètent devant l'indifférence de l'opinion et de l'impuissance de la famille du football. Ce qui s'est passé hier lors du match MCS - USMA à cause d'une foutue partie de pousse-ballon ne peut être passé sous silence car il ne manquait qu'un "a" pour que Saïda vive un «Port-Saïd tragedy» ! L'égalisation de l'USMA dans le temps additionnel d'une partie débutée sous les menaces et les agressions, et jouée dans une ambiance électrique, a ouvert la voie au lynchage en absence des médias, puisque la télévision nationale et toutes les autres, celles du secteur privé, ont été interdits d'entrée au stade. Les dirigeants de Saïda ont décidé de faire la loi chez eux, pour protester contre le traitement qu'aurait donné l'ENTV à leur équipe lors du match de la précédente journée contre le MC Oran. Mais est-ce une raison pour organiser un lâche lynchage en bon et due forme pour se déculpabiliser aux yeux de pseudos supporters, en raison de mauvais résultats et d'une saison compromise. Le wali de Saïda a eu la délicatesse de se rendre à l'hôpital pour soulager les Usmistes de leur douleur et de les réconforter un tant soi peu contre ce qu'ils venaient de subir. Contre cette bête immonde qui ronge la société et qui est entrain de tuer le football. Le châtiment Quelle sera la sanction pour le MCS ? Lors de la signature d'un contrat de sponsoring dernièrement, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a indiqué que son instance sera très sévère dans la lutte contre la violence dans les stades. Ce qui s'est passé hier dans «l'arène» du 13-Avril-58 dépasse le stade du simple acte de violence. Les supporters du MCS ont touché à l'intégrité physique des joueurs de l'USMA, ce qui aggrave le cas par rapport à ce qui s'est passé lors du match USMH-USMA, comptant pour les quarts de finale de la coupe d'Algérie. Le président de la FAF a affirmé la détermination de son instance à lutter d'une manière sévère contre le fléau de la violence dans les stades, mettant en garde contre toute répétition des incidents survenus lors du match USMH-USMA. «La violence dans les stades algériens a pris de l'ampleur et il n'est plus question de pardonner aux fauteurs de troubles. Désormais, tout acte de violence sera payé cher», a indiqué le premier responsable de l'instance du football algérien. Le dossier, relatif à la violence, a été traité lors de la précédente réunion du bureau fédéral et une décision a été prise pour durcir les procédures visant à combattre la violence dans les stades. Ce qui s'était passé hier lors du match MCS-USMA est inacceptable. Si la Commission de discipline de la LFP, présidée par Hamid Kerbadj, devra se saisir immédiatement de cette affaire. Il est clair que les sanctions tomberont et seront très lourdes contre l'équipe recevante, le MC Saïda. Si l'USMH avait écopé d'une sanction de trois matches à huis clos, il est clair que la sanction contre l'équipe de Saïda sera beaucoup plus lourde surtout que des joueurs (ceux de l'USMA) ont failli laisser leur vie.