De Tlemcen Représentation - «Si Tlemcen m'était chantée» est l'intitulé du spectacle musical donné, hier dans la soirée, à Tlemcen, au palais de la Culture Imama. Cette performance musicale a été assurée par un aréopage d'interprètes de la musique et de la chanson arabo-andalouses, et ce, à travers ses différents dérivés, à savoir le malouf, le hawzi, ou encore le chaâbi, tels que Nadia Benyoucef, Abdelkader Chaou, Ahmed Benani, Samir Toumi et d'autres encore. La soirée a débuté avec l'entrée sur scène de la zorna, plongeant l'assistance dans une ambiance de fête, typiquement âssimi (algéroise), rappelant dans l'imaginaire collectif les réjouissances d'antan et les scènes de La Casbah, avec ses us et coutumes. Ensuite, le rideau s'est levé sur l'ensemble musical, qui, constitué de musiciens issus de différents bords, allait accompagner les chanteurs et chanteuses, versés chacun et chacune dans leur style musical. C'est après un prélude musical dans le genre touchia ghrib (arabo-andalou) que Farid Khoudja fit son entrée sur scène pour interpréter des chansons puisées dans le répertoire hawzi. Sa prestation était naturelle et authentique. Il fut suivi par Abdelatif Mréoui, qui n'a pas manqué d'inviter le public à se joindre à lui pour jouer et chanter de l'arabo-andalou, notamment le titre phare Sidi Boumedienne (le Saint-Patron de la ville de Tlemcen). Son interprétation était fluide et prenante. Plus tard, ce fut au tour de Abas Reghi d'investir la scène avec du malouf dans la pure tradition constantinoise. Sa prestation revêtait de l'entrain et créait un ravissement saisissant. Du malouf, on passa au hawzi dans le style âssimi, avec Samir Toumi, qui, de sa voix susurrante, a capté l'attention du public, l'entraînant dans un délire festif. Place maintenant à l'illustre interprète de la chanson chaâbi, Abdelkader Chaou, qui a subjugué l'assistance avec du chaâbi dans la pure tradition algéroise, rappelant les veillées ramadanesques ou les mariages à l'ancienne. Vint ensuite le tour de Nadia Benyoucef, l'une des grandes voix de la chanson hawzi dans le genre âssimi. Cette dernière a retenu toute la concentration du public. Elle était sublime dans sa posture et s'est merveilleusement distinguée dans son interprétation. D'Alger, on est partis à Annaba pour nous abreuver de malouf authentiquement bônois, avec le grand Ahmed Benani, toujours muni de sa légendaire kamendja blanche. Notons aussi que la scène a vu, entre autres, le passage de Taoues, une chanteuse kabyle, et Abdallah Menaî, un chanteur soufi. Riche en sonorités diverses et complémentaires, le spectacle se présentait comme une peinture musicale d'une solennité appropriée et dans laquelle il est raconté d'instant en instant, par la voix de chacun des artistes, la mémoire de Tlemcen. Rappelons que ce spectacle s'inscrit dans le cadre des festivités venant marquer la fin de la manifestation culturelle «Tlemcen, capitale de la culture islamique», dont la clôture officielle est prévue pour demain, mercredi.