Alger Désemparés, les parents du petit B. Z., âgé de 8 ans, sont convaincus qu?ils ne reverront jamais plus leur enfant chéri. Mais la vie réserve des surprises, parfois dramatiques, hélas? En cette fin d?avril de l?année en cours, le tribunal criminel de Sidi M?hamed se prononce sur le procès de R. M., un récidiviste, âgé de 33 ans, sans profession. L?accusé doit répondre d?un acte ignoble. D?ailleurs y a-t-il plus ignoble que de s?attaquer à un enfant à des fins malsaines et perverses ? En 2002, un appel anonyme informe les services de la Sûreté de la wilaya d?Alger, qu?un jeune garçon, dont l?avis de recherche a été publié dans les colonnes de nombreux journaux, erre sur l?autoroute Est, complètement abattu et désemparé. Immédiatement, les services de police partent à sa recherche et, sitôt retrouvé, ils prennent soin de l?évacuer vers le centre hospitalo-universitaire d?Hussein Dey. Et là, les médecins sont formels : le petit garçon a subi des violences sexuelles. Il n?y a aucun doute à ce sujet. Les parents sont aussitôt informés. Certes, ils sont heureux de savoir leur enfant sain et sauf, mais ils savent aussi que pendant de longues années, il devra vivre avec les séquelles atroces de l?horreur subie. Une minutieuse enquête de la Bmpj d?Hussein Dey permet l?arrestation du mis en cause, qui reconnaît rapidement les faits retenus contre lui. Il est à noter que l?accusé n?en est pas à son premier acte d?attentat à la pudeur, vu qu?il a déjà été condamné à trois ans de prison ferme, il y a quelques années, par le tribunal d?El-Harrach pour les mêmes raisons. Cette fois-ci, il dira à la cour, sur un ton plaintif, qu?il était bestialement ivre quand il a agi de la sorte. «Je ne voulais pas faire de mal à cet enfant? Je ne savais pas ce que je faisais.» Dans un long réquisitoire, le représentant du ministère public, outré, met le doigt sur les dangers qui guettent nos enfants à chaque coin de rue : «Des bourreaux d?enfants détruisent l?innocence et se trouvent ensuite des alibis qui ne tiennent pas debout afin de justifier leurs ignobles actes.» Et il termine sur un ton coléreux : «Par conséquent, je requiers quinze ans de prison et une somme de 15 000 DA que l?accusé devra verser aux parents du petit B. Z.» A l?issue des délibérations, l?accusé est condamné à cinq ans de prison ferme. La victime aura 15 ans lorsque ce pédophile quittera sa cellule? Il aura 15 ans et probablement des séquelles qui lui colleront à la peau tout au long de sa vie brisée.