Alger Le tribunal criminel de Sidi M?hamed a eu à statuer, en ce mois d?avril, sur une affaire d?attentat à la pudeur sur une enfant âgée d?une dizaine d?années. L?accusé répète inlassablement cette phrase qu?il semble avoir apprise par c?ur : «Mais enfin, cette enfant, je n?ai fait que l?embrasser sur la bouche? Je jure que je n?ai commis sur elle aucun acte contre nature?» Les faits de cette affaire remontent au mois d?avril 2002. Un citoyen se présente au niveau de la Bmpj du 5e arrondissement de Bab El-Oued afin de déposer plainte contre son cousin qui, selon ses dires, aurait attenté à la pudeur de sa fille âgée, lors des faits, d?une dizaine d?années. Arrêté, B. B., 28 ans, ouvrier, nie les faits retenus contre lui dans un premier temps. Ensuite, il fait cette «stupide» déclaration : «Cette enfant, je l?ai juste serrée dans mes bras et je l?ai embrassée ! A aucun moment, je n?ai eu l?idée malsaine d?aller au-delà ! Je vous en prie, croyez-moi !» Une déclaration qu?il maintient d?ailleurs au cours de son procès, en ce mois d?avril 2004. «Que s?est-il exactement passé ? ? J?embrassais la petite sur la bouche lorsqu?un proche nous a surpris. Il est alors allé avertir son père, qui n?est autre que mon cousin. Ce dernier a immédiatement déposé plainte contre moi pour un acte que je n?ai pas commis. Cela s?est limité à un furtif baiser. Vous n?allez tout de même pas m?emprisonner pour ça !» La petite, présente le jour du procès, pose un regard empli de tristesse sur l?accusé : «Cet homme a tenté de me violer. Certes il m?a embrassée, mais il s?apprêtait à me déshabiller au moment où il a été surpris par l?un de mes proches.» La vérité sort de la bouche des enfants? Ainsi, le représentant du ministère public n?hésite pas à dresser un tableau noir de l?accusé, mettant en évidence «son intention malsaine» d?attenter à la pudeur de la petite fille. «Le fait de l?embrasser sur la bouche est, à lui seul, un acte immonde, et dans ce sens, je requiers une peine de 20 ans de prison», dira-t-il. L?avocat de la défense manifeste son emportement : «Aucune preuve tangible n?incrimine mon client de façon directe des faits qui lui sont reprochés. Je demande à la cour de faire bénéficier mon client des circonstances atténuantes.» Au terme des délibérations, l?accusé bénéficie en effet de larges circonstances atténuantes. 5 ans de prison ferme : voici le verdict rendu par la cour, plongeant le mis en cause dans un profond désarroi?