Affrontements La présidente Gloria Arroyo a ordonné dimanche à l'armée et à la police de mettre fin à la mutinerie de quelque 200 soldats et officiers. La présidente a donné l'ordre à l'armée et à la police de «mettre fin et de mater la rébellion» en vertu de pouvoirs spéciaux, a précisé le porte-parole de la présidence Ignacio Bunye au cours d'une conférence de presse. L'armée et la police ont ordre de «mener immédiatement les actions nécessaires et appropriées pour mettre fin et mater la rébellion, en vertu des droits constitutionnels», a-t-il ajouté. Selon un conseiller de la présidente, Roberti Pagadanganan, cette déclaration donne à l'armée le pouvoir d'arrêter les mutins sans ordre des tribunaux. M. Bunye a annoncé ces mesures moins de quatre heures avant l'expiration de l'ultimatum (17h00 heure locale, 9h00 GMT) fixé par la présidente Arroyo aux mutins pour se rendre. Le porte-parole a ajouté qu'un sénateur philippin était en train de négocier avec les rebelles afin de tenter de parvenir à une issue pacifique. Dans le même temps, le vice-président Teofisto Guingona a qualifié de «légitimes» les doléances des militaires mutins, tout en appelant à «régler pacifiquement la crise sans faire couler le sang». Mme Arroyo a déclaré que ces «éléments malavisés (les mutins, ndlr) étaient soutenus, encouragés et aidés par des dirigeants, conspirateurs et comploteurs dans les services du gouvernement et en dehors du gouvernement, connus et inconnus». Elle n'a pas fourni de détails. Son prédécesseur à la présidence, Joseph Estrada, et le sénateur de l'opposition, Gregorio Honasan, avaient auparavant rejeté les allégations du gouvernement selon lesquelles ils auraient été derrière cette mutinerie. M. Estrada a toutefois été transféré dans un autre centre de détention à Manille afin de prévenir une éventuelle tentative de le libérer de la part de certains de ses partisans favorables à la mutinerie. Ses avocats ont protesté contre son déplacement. L'ancien président avait été placé en détention pour avoir détourné à son profit 80 millions de dollars des caisses publiques au cours des trente mois de sa présidence.