Soupçons Joseph Estrada serait, selon des officiels philippins, derrière l?insurrection avortée. Près de 300 militaires rebelles, qui occupaient le centre financier de Manille, ont accepté, dimanche soir, de regagner leur caserne mettant fin à une mutinerie d'une vingtaine d'heures, a annoncé la présidente des Philippines Gloria Arroyo. «La crise de Makati est terminée», a déclaré Mme Arroyo souriante dans une déclaration à la télévision, après des négociations-marathon avec les chefs des 296 militaires insurgés qui avaient pris le contrôle dimanche aux premières heures du jour d'un complexe résidentiel et commercial situé dans le quartier des affaires de la capitale philippine. «C'est un triomphe pour la démocratie», a-t-elle ajouté. Tout de suite après l'annonce faite par Mme Arroyo, les soldats rebelles ont commencé à désamorcer les bombes qu'ils avaient placées autour de la résidence dont ils s'étaient rendus maîtres dès le début de leur mouvement. Les «296 militaires, dont 70 officiers, se retirent et rentrent dans leurs casernes. Ils feront l'objet d'une enquête et leur sort sera scellé en application du droit militaire», a ajouté Mme Arroyo. «Ils n'ont pas demandé et ils ne bénéficieront pas d'un traitement particulier», a-t-elle ajouté. La chef de l'Etat a remercié les responsables du congrès, de l'Eglise, la population et la communauté internationale pour le soutien accordé à son gouvernement pendant cette journée d'insurrection. Les soldats ayant participé à la rébellion devront «en répondre devant la justice militaire», a souligné devant les journalistes l'ancien chef des armées à la retraite, Roy Cimatu, qui a mené les négociations avec les mutins pour le compte du gouvernement. Aux premières heures de la journée de dimanche, les militaires rebelles s'étaient rendus maîtres d'un complexe résidentiel de luxe et d'un grand centre commercial quelques heures après que la présidente eut annoncé samedi soir avoir éventé un coup d'Etat et ordonné des arrestations. Les militaires fidèles au gouvernement ont bouclé le quartier de Makati tandis que la présidente intervenait à la télévision pour fixer aux mutins un ultimatum, repoussé ensuite de deux heures dans un premier temps avant d'être suspendu dans l'attente du résultat des négociations, qui devaient être couronnées de succès.