Foncier - «Quand ont connaît la valeur du mètre carré de terrain dans la région, cela ne nous surprend pas de voir arriver certains prédateurs. Et l'administration n'est que l'outil dont ils se servent pour arriver à leurs fins». C'est le constat qu'ont voulu faire les habitants de la cité Bois des pins, qui s'opposent toujours à la construction d'un parking sur le terrain de la cité. Et c'est dans un climat de liesse que le comité des sages de la cité Bois des pins a organisé lundi une conférence de presse dans un hall aménagé au sein de la cité, à Hydra, en présence des habitants et d'élus du FFS et du RCD. En effet, la désignation d'un expert par le tribunal foncier de Bir Mourad Raïs afin d'éclaircir la situation est considérée par l'ensemble des habitants comme une «bataille importante remporté». Une terminologie guerrière a été choisie à l'occasion, afin de démontrer la détermination des habitants à ne pas se laisser faire, face à ce qu'ils considèrent comme une véritable campagne qui vise à les spolier de leur bien. Le porte-parole du comité des sages, Abdeghani Mehena, ne manquera pas à cette occasion d'exhiber à l'assistance les documents attestant de la propriété des lieux. «Ce terrain est une extension des biens bâtis en son sein qui forme une surface de 31000 m2 et nous avons remis les actes de propriété des 450 propriétaires attestant de la question. Ces actes sont, Dieu merci, en notre possession et ont été remis à la justice et à l'expert afin de les authentifier», dira le porte-parole. «Certes le chemin reste encore long, mais nous restons confiants, même si les concernés, détenteurs de faux permis de construire, n'ont toujours pas daigné arrêter les travaux de terrassement engagés», poursuivra-t-il. Des centaines de tonnes de tuf enlevées, qui fragilisent un peu plus les immeubles déjà très endommagés par le dernier séisme de 2003. Ce qui laisse dire aux habitants que le but final caché est d'accaparer la totalité du terrain en relogeant ses habitants ailleurs. Une étrange situation, qui, comme souvent dans ce type d'affaires, est étroitement liée au monde de l'argent. «Quand on connaît la valeur du mètre carré de terrain dans la région, cela ne nous surprend pas de voir arriver certains prédateurs. Et l'administration n'est que l'outil dont ils se servent pour arriver à leur fin», nous dira un résidant. D'autant que le projet de «parking» n'est plus d'actualité puisqu'on parle désormais de la réalisation d'un centre commercial. Il semblerait que le choix du comité des sages de cette cité de s'en remettre à la justice soit en phase d'être payant. Rappelons que dans un premier temps, lors des premières protestations durant l'été 2011, des échauffourées avaient éclaté, provocant durant plusieurs semaines de tragiques affrontements entre les habitants et les forces de l'ordre, qui s'étaient soldés, alors, par des dizaines de blessés de part et d'autre.