Les travaux de construction d'un parking au Bois des Pins ont été entamés bien avant qu'un permis de construction n'ait été délivré ou même demandé aux autorités compétentes. «Nous avons découvert, au cours de notre enquête afin de constituer notre dossier, de nombreuses contradictions et anomalies», a affirmé Abdelghani Mahenni, porte-parole du Comité des sages de la cité Bois des Pins, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de la Laddh.Preuves à l'appui, M. Mahenni revient sur le «scandale» qui a tourné à l'émeute durement réprimée au cours de l'été dernier. «Les autorités locales bafouent les lois les plus élémentaires du pays. Elles n'hésitent plus à truquer, à falsifier, à mentir afin d'assouvir leur besoin de prédation», accuse-t-il, sévère. Force est de constater que les irrégularités sont troublantes. Ainsi, il faudra attendre le 1er août 2011, soit plus de 2 mois après que les équipes de terrassement et de construction eurent investi le terrain, pour qu'une demande d'autorisation soit introduite, officiellement, par l'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain de la wilaya d'Alger (EGCTU). Le permis de construire sera délivré 3 jours plus tard, le 4 août. De même, dans le document, il est clairement stipulé que l'EGCTU est établi au Bois des Pins, dans la commune de Hydra. «Ce qui est évidemment faux», arguent les riverains. Quelque temps plus tard, à la demande du comité, l'EGCTU se voit obligé de produire une preuve de la légalité de la construction et les titres de propriété. En lieu et place de ces documents, l'avocat versera au dossier un feuillet par lequel l'EGCTU reconnaît n'avoir aucun projet en cours sur le terrain, affirmant n'avoir aucun lien avec les travaux en cours. Comment expliquer le contenu du permis de construire ? «Le permis a été délivré par erreur», justifiera plus tard l'entreprise. En dépit de ces nombreuses anomalies, le juge des référés au foncier de Bir Mourad Raïs rejettera la plainte des riverains.