Turbulences - Ayant fait l'objet d'un retrait de confiance et d'accusations, le P/APC traite ses opposants d'«opportunistes travaillant pour leur intérêt et celui de leur chapelle politique». Cette «maladie» des retraits de confiance semble avoir «contaminé» la commune de Timezrit, dans la wilaya de Boumerdès. Cette fois-ci, c'est le président de l'APC de cette commune qui fait face au mécontentement de 6 membres sur les 9 qui composent l'assemblée communale. Ils lui reprochent «sa mauvaise gestion des affaires de la commune». Il est accusé d'avoir perçu des sommes d'argent variant entre 5500,00 dinars et 15 000,00 dinars par personne, dans le cadre du Fonds national d'aide au logement rural (Fonal), et ce, en contradiction avec les dispositions du décret exécutif 91/254 du 27 juillet 1991. Il est accusé également par l'ex-premier vice-président, Ahmed Ikharbine, de «falsification d'attestations de contrat de travail individuels, sans la consultation des membres de l'assemblée, portant sur le recrutement de 119 agents dans le cadre de la régie foncière pour des postes de travail fictif». La pomme de discorde qui a mené toutes les parties vers la brigade économique de la Gendarmerie nationale et le procureur général près de la cour de Boumerdès, c'est l'attribution de certains marchés de gré à gré sans consulter au préalable les membres de l'assemblée. «Nous lui reprochons d'avoir signé de gré à gré le marché portant sur la réalisation d'une bibliothèque communale, l'aménagement du siège de l'APC et celui de l'éclairage public de la commune», nous dit l'ex-premier vice-président, qui dit aussi que le maire «transgresse toutes les lois de la République». Pour se défendre, le P/APC, Amar Talabouzrouf, que nous avons joint par téléphone, après plusieurs tentatives infructueuses, répond à son accusateur. : «C'est un destructeur, un opportuniste qui travaille pour ses propres intérêts et ceux de son parti politique. C'est lui le mal de toute la commune. Une dizaine comme lui en Algérie et c'est la faillite», dit-il en préambule à notre entretien. «Il faut remettre chaque chose à sa place, ce ne sont pas 6 membres de l'assemblée qui ont voté mon retrait de confiance, mais 8 membres, soit tous les membres de l'assemblée», ajoute notre interlocuteur. Par contre, au sujet de l'argent du Fonal que «j'aurais amassé, je dis à mon accusateur qu'il doit relire les textes de loi et apporter ensuite ses preuves. Pour ça, il y a la brigade économique et la justice qui doit trancher sur cette accusation gratuite.» Abordant avec le premier magistrat de la commune l'accusation portant sur la falsification de contrats de travail rentrant dans le cadre de la régie foncière, M. Talabouzrouf se veut confiant. «C'est pour faire face à une situation dramatique d'une époque où la jeunesse s'immolait par le feu, le suicide qui est devenu monnaie courante que j'ai pris une telle décision de recruter de jeunes chômeurs. C'est pour ce genre d'actions que je suis devenu persona non grata aux yeux des éléments frondeurs, et bien, je suis prêt à le refaire autant de fois qu'il le faudra pour sauver des vies humaines», tempête le maire de Timezrit. «Les projets, ce n'est pas moi» Pour ce qui est de certains marchés attribués de gré à gré, le premier magistrat de la commune se veut bref et concret. «Je ne suis pas concerné par ces projets qui datent de l'année 2006. Pour la bibliothèque, le problème de l'assiette de terrain se pose encore à ce jour», ajoute notre interlocuteur. Pour délibérer valablement, le P/APC a tenu à nous faire savoir que «même seul, je délibère en convoquant à trois reprises les membres de l'assemblée. A la troisième convocation je délibère en présence de trois ou quatre élus».