Musique Mêlant le jazz au tango, il a profondément agi sur le public. L?Algérie aime le jazz, et c?est pour cette raison que le Centre culturel français d?Alger organise Djazaïr 2004, une série de concerts dans le style jazz-fusion à la salle Ibn Zeydoun (Riad el-Feth) et Richard Galliano Septet a inauguré le festival, hier soir, mardi. Richard Galliano, accumulant d?enrichissantes expériences tout au long de sa carrière musicale et ce, depuis les années 1960, a surpris le public algérien par son jeu de bonne facture et d?une telle intensité que ce dernier est resté attentif à la moindre note, au moindre mouvement sonore. Son orchestre est composé d?instrumentistes divers (violoniste, violoncelliste, pianiste, altiste et accordéoniste) qui jouent des nuances latino-américaines, des influences musicales. Riches et colorées, elles nous ouvrent les portes de l?imaginaire et nous plongent aussitôt dans un univers où la rêverie agit instantanément sur l?être, où les mouvements des instruments influent étonnemment sur l?ouïe qui se laisse délicieusement abreuvée, agréablement capturée par ces merveilleux sons qui agissent sur lui tel un élixir. Place à l?imagination, à la rêverie. Les compositions que joue Richard Galliano sont faites de jazz mêlé à des rythmes argentins tel le tango. Même assis, sa musique nous fait danser. Elle nous donne la possibilité de créer un univers dans lequel le beau se fond dans le merveilleux. Il y a dans la musique de Richard Galliano quelque soupçon d?exotisme. Par ailleurs, sa musique est un témoignage d?un souci de rigueur, d?une grande passion pour la musique ; c?est d?ailleurs une musique qui invite chacun à partager non seulement des instants d?évasion, vers un ailleurs toujours féerique, vers des mondes gigantesques et prodigieux mais aussi «un art savamment orchestré au service de l?émotion et de la joie de vivre». Il y a effectivement de l?extase et surtout une joie de vivre dans chaque mouvement qu?il effectue, dans chaque note qu?il matérialise, il y a dans sa musique cette envie tenace de vivre son existence en musique, seulement en musique. Et la musique que partage Richard Galliano est chargée d?émotion et d?images pleines d?enchantement et de magnificence. Ce que l?on peut dire également du jeu de Richard Galliano, c?est qu?il est un formidable tableau, une somptueuse peinture musicale si intense qu?elle nous garde sous son charme. Un charme opérant en nous pour nous séduire et nous faire aimer son travail, un travail fait avec soin et rigueur, avec passion et justesse. Ce travail qu?il fait découvrir à son public est extraordinaire. Djazaïr 2004 se poursuit les 28 et 29 avril, à la salle Ibn Zeydoun, avec Louis Winsberg et Mario Stantchev Sextet, à Constantine, Annaba et Oran.