Remise en cause - Plusieurs pays européens, frappés de plein fouet par la crise, souhaitent que l'axe Paris-Berlin soit déconstruit. Les dirigeants européens, et spécialement Mme Merkel, doivent arrêter de jouer au poker avec la vie des gens. C'est là l'une des déclarations faites par le chef du parti de la gauche radicale, Syriza, à l'intention, entre autres, de la chancelière allemande, Angela Merkel, dans une interview accordée à la BBC. Alexis Tsipras souligne dans cet entretien sur le site internet de la BBC que la maladie de l'austérité détruit la Grèce, et va s'étendre au reste de l'Europe. Les banques tirent avantage de la crise, au détriment de milliers d'Européens, en Espagne, en Italie aussi bien qu'en Grèce, abandonnés à la pauvreté et aux difficultés, a-t-il expliqué. C'est pour cela que les dirigeants européens, et spécialement Mme Merkel, doivent arrêter de jouer au poker avec la vie des gens, a-t-il ajouté. A noter que le parti Syriza est devenu le deuxième de la Grèce aux élections du 6 mai dernier, qui n'ont pas permis de dégager une majorité ou d'aboutir à la formation d'un gouvernement. Avec tout juste neuf députés avant les élections, le Syriza a créé la surprise le 6 mai en obtenant 52 sièges au Parlement sur 300. Rassemblant 12 courants de la gauche radicale plus ou moins europhiles, écologistes ou altermondialistes, cette coalition est désormais créditée, selon les sondages, de pouvoir devenir le premier parti du pays pour le nouveau scrutin annoncé en juin. Egalement interviewé dans l'hebdomadaire français L'Humanité dimanche, M. Tsipras a déclaré, à l'adresse de la France, qu'il espérait que le nouveau Président socialiste, François Hollande, n'allait pas changer ses positions de campagne, et que l'axe franco-allemand serait déconstruit dans les prochains jours. C'est cet axe qui a mis en œuvre les mesures d'austérité qui menacent la cohésion sociale de l'Union européenne, a-t-il souligné. «Nous sommes pro-euro, mais contre les mesures d'austérité, a-t-il rappelé, c'est pourquoi nous demandons une autre architecture de l'intégration monétaire.» Un gouvernement d'intérim composé de 16 ministres, essentiellement hauts fonctionnaires et universitaires, a été mis en place ce jeudi avec la mission de préparer les nouvelles élections du 17 juin prochain, a annoncé le nouveau Premier ministre. Les membres de ce gouvernement «de service», dirigé par le président du Conseil d'Etat, Panayotis Pikramenos, 67 ans, allaient prêter serment à 7h 00 GMT, juste avant la première convocation de l'assemblée élue le 6 mai, dont la composition est tellement éclatée qu'elle n'a pas permis de dégager une majorité pour former un gouvernement de coalition.