Objectif - L'Union nationale des handicapés algériens (UNHA) appelle à la révision de la loi 09/02 relative à la promotion et à la protection des handicapés, promulguée il y a dix ans. L'UNHA milite pour le relèvement de la pension, jugée insuffisante, et propose qu'elle dépasse la moitié du SNMG. Elle veut revoir également le taux d'accès au travail (actuellement à 1 %) à la hausse (10 %) permettant une meilleure intégration sociale de cette population vulnérable. Autre revendication, l'UNHA suggère la création d'un Institut national du handicap, et pourquoi pas, un département ministériel en charge des affaires des handicapés. S'exprimant hier au Forum d'El Moudjahid, le président de l'UNHA, Mohamed Nabil Rezak, a essayé d'avancer ces arguments estimant que l'actuelle loi n'est plus conforme aux changements socio-économiques et politiques dans les différents domaines et non adaptée aux réformes nationales. «C'est une loi générale, qui ne fait pas de distinction entre un non-voyant et un handicapé moteur. De plus, elle ne répond plus aux aspirations des handicapés», a-t-il ajouté. L'Union nationale des handicapés ne compte pas baisser les bras. Elle exige une modification des textes de loi, quitte à combler ce vide juridique, permettant d'assurer à cette frange de la population tous les droits qui sont les siens en matière de scolarisation, de formation, de travail, de logement et de représentativité politique. L'UNHA avait, pour rappel, organisé une Journée parlementaire, à l'occasion de la Journée internationale des handicapés, le 14 mars 2012, pour débattre de la question. Quatre-vingt-dix associations avaient pris part à cette journée pour réclamer le changement de cette loi de façon à améliorer le cadre de vie de cette catégorie de population. Les participants sont cependant sortis avec des recommandations qui n'ont pas eu de suite jusqu'à présent. C'est pourquoi, M. Rezak estime qu'il est nécessaire de mettre en place des mécanismes favorisant l'insertion des handicapés dans la vie économique. «La loi exigeant des employeurs de recruter 1 % des handicapés n'est pas respectée», a tranché le vice-président de l'UNHA, Mohamed Khellou, qui veut revoir ce taux à la hausse (10 %). A cet effet, il exhorte les pouvoirs publics à installer une commission constituée de représentants de la solidarité nationale, du travail et la Fonction publique, pour contrôler cette affaire. L'exclusion et la discrimination sont autant de contraintes qui freinent beaucoup de personnes handicapées, dira l'orateur lors de son passage au forum. Or poursuit-il, nombre de personnes handicapées ont prouvé leur capacité et ont pu relever des défis dans différents domaines. Interrogé par InfoSoir sur la suppression de l'aide sociale aux handicapés salariés, le président de l'UNHA dira que cette décision a été prise dans le cadre de la LFC 2006, précisant que des centaines de requêtes nous parviennent à l'Union pour réclamer ce droit. Aucun député n'a défendu les handicapés, a-t-il conclu.