les accidents de la route sont à l'origine de l'augmentation du nombre de handicapés. L'Union nationale des handicapés algériens lance un véritable SOS à l'adresse de la société civile et des pouvoirs publics. Rezak Mohamed Nabil, président de l'association Unha, a affirmé, hier, dans une intervention au Centre de presse du quotidien El Moudjahid à Alger que «la prise en charge des handicapés laisse à désirer en Algérie». Malgré l'adoption de la loi promulguée en mai 2002, relative à la protection et promotion des personnes handicapées, la quasi-majorité de cette catégorie de citoyens continue à souffrir le martyre. La tragédie nationale et les accidents de la route sont à l'origine de l'augmentation du nombre de handicapés. «Nous voulons nos droits comme des citoyens algériens à part entière. Les aides sociales et humanitaires sont une vision rétrograde et banale à notre égard», a regretté Khelou Mahmoud, vice-président de l'association des handicapés. Pis encore, le dernier recensement de la population qui a fait ressortir 37,1 millions d'habitants au 1er janvier 2012, n'a même pas pris en considération les handicapés, selon des membres de cette association. La prise en charge réelle de cette frange de citoyens qui souffrent en silence et dans la solitude, n'atteint que 40% du nombre total des lois qui ont été promulguées en leur faveur. 60% des lois sont ignorées ou rejetées d'une manière ou d'une autre. Attendant désespérément plus de considération et de respect pour la valeur humaine et citoyenne qu'ils sont, les intervenants ont rappelé les responsabilités à tous les niveaux étatiques et sociaux. Par ailleurs, la loi en vigueur exige des entreprises un taux de 1% dans le recrutement des effectifs des personnels. Malheureusement, rares sont les entreprises qui accordent des postes aux handicapés. «A défaut de recrutement des handicapés pour différentes raisons, les entreprises, tous secteurs confondus, devront verser des salaires de 10.000 DA minimum à la CNAS, afin de répondre aux besoins de la prise en charge de cette catégorie de citoyens», ont-ils revendiqué. Rappelons que nul n'est à l'abri d'un accident ou d'une maladie qui pourrait changer le cours de la vie. La solidarité entre tous les ministères est plus que nécessaire afin de prendre en charge l'ensemble des handicapés qui ne cessent d'exprimer leurs souffrances. «Nous n'avons pas choisi d'être handicapés» disent-ils. La création d'instituts de formation spécialisés qui réponde aux besoins spécifiques, l'égalité des droits entre les citoyens handicapés et autres personnes, ne doit en aucun cas faire obstacle aux législateurs ni aux pouvoirs, pour faire valoir le droit à la citoyenneté. Au-delà de la prise en charge sociale et professionnelle des handicapés, les enfants de l'Algérie doivent aussi poursuivre convenablement leur scolarisation, dont un très fort nombre sont déscolarisés à cause de leur handicap.