Support - La radio est une banque de données qui préserve le patrimoine targui dont une grande partie - dans sa phase orale - a disparu. Les Touareg utilisent, depuis la nuit des temps, des instruments traditionnels tels que l'imzad, le tazamarte, le gang et le tarhoute (tindi) créés par la femme à base de cuir et de bois. «La musique peut exprimer, selon les instruments utilisés, la tristesse et la douleur connue à ce jour suite aux dures périodes de sécheresse et de misère vécues par les Imouhag et la nature qui n'a cessé d'être dure», nous explique Amoud Atfkik de radio Illizi. Il estime que le chant a depuis toujours été un compagnon pour le Targui qui ne cesse de chanter sous sa tente, avec sa famille et au cours de ses déplacements pour chasser l'ennui. Tous les genres de chansons targuies ont des noms d'instruments de musique, des danses ou de poèmes. En outre, toutes les chansons les danses et les musiques sont inspirées des gravures et peintures rupestres du Tassili Ahaggar. Selon nos recherches la première chanson chez les Imouhag a été interprétée par une femme nommée Ibouniti qui reprend Amoud. La musique et le chant targuis ont évolué, selon notre interlocuteur, grâce aux moyens audiovisuels notamment la radio. «Les radios régionales et locales ont permis de faire entendre beaucoup d'art targui. A commencer par la radio de Ouargla, les stations de Illizi et de Tamanrasset Elles ont donné le coup d'envoi aux artistes et troupes targuis en leur permettant la diffusion de leurs produits et ainsi sortir du cercle des fêtes et des festivités locales pour attendre l'échelle internationale comme Othman Bali et sa mère Khadidja,Tarzagh, lthoulene,Tilitinie,Tatta,Chtira et Tahiwate (décédée), connues par leurs instruments l'imzad». Ainsi que Othmane Othmani et Brahim Belkhir (chanteurs s'accompagnant à l'imzad).» Ainsi donc le chant targui est connu par la chanson patriotique religieuse, l'inchad en targui. La radio est une banque de données qui préserve notre patrimoine targui dont une grande partie a disparu dans sa phase orale avec la disparition de certains poètes et chioukh touareg. Nos entretiens sur le terrain nous ont permis de constater que certaines jeunes générations targuies ont tendance à développer leur savoir-faire à travers des instruments de musiques modernes. c'est le cas de Fatma Belhadja, une chanteuse de Tamanrasset. Amahagh, un Targui, nous a révélé qu'elle commence toujours en s'accompagnant à la guitare bien qu'elle adore reprendre les chansons des cheikh locaux comme Khanda et Hani. «Je veux sortir notre art targui des sentiers battus pour le montrer au monde et lui prouver que la Targuie peut chanter non seulement au son du tindi, mais auusi en s'accompagnant à la guitare», nous-a-t-elle dit. Le représentant de la troupe Djibal Tassili de Illizi que dirige Messaoud Aziallah, nous a assuré, de son côté, que le gang (tbel), l'Imzad (le violon traditionnel) et le tazanai (la flûte) sont bien maîtrisés par les jeunes artistes targuis qui chantent les textes des artistes locaux de Illizi comme le regretté Othmane Bali,C houghli,Chakali et Abdelali.