Un concert animé par la diva du tindi Badi Lalla de Tamanrasset et Bambino venu du Niger s'est tenu, hier, sur l'esplanade du 1er-Novembre et ce, dans le cadre du Festival international des arts de l'Ahaggar. Avec Badi Lalla, la dimension transsaharienne du patrimoine musical de la région de l'Ahaggar et sa transmission prend tout son sens. De parents algériens, Badi Lalla a passé près de quarante ans de sa vie au Mali, une fois rentrée au pays en 1975 elle est considérée comme la voix du tindi de l'Ahaggar. Devant un public venu si nombreux que l'esplanade du 1er-Novembre ne pouvait le contenir, Badi Lalla chante la poésie patrimoniale de sa région tout en modernisant l'accompagnement instrumental, qui se résume traditionnellement au tindi (instrument de percussion), par une batterie et des guitares. En seconde partie de soirée le groupe nigérien Bambino mené par Omar Mokhtar, monte sur scène. Chacun des passages de Bambino à Tamanrasset draine une foule très nombreuse. Sa musique comporte une forte connotation blues, une rythmique africaine ou jazzy et des sonorités de guitare propre aux musiciens sahariens. Le fils prodige de Tamanrasset prône la réflexion artistique pour se démarquer des anciens tout en cultivant le patrimoine des Touareg. Quant à la soirée de jeudi, elle a été animée par de grands noms de la musique congolaise (Djeli Moussa Condé et le groupe Celeo Zipompa) et Abdallah Mesbahi de Djanet. Elève et digne représentant du regretté Othman Bali qui lui a enseigné le luth, Abdellah Mesbahi interprète sur scène des chansons de la Sebiba (grande fête traditionnelle de Djanet) qu'il a retouchées en introduisant quelques instruments qui ne faisaient pas partie de la culture targuie qui ne compte que l'imzad et le tindé. Il y a eu aussi Djeli Moussa Condé qui, entouré de musiciens européens et africains de divers horizons, a su créer une musique fusionnelle, un groove mandingue, axée sur la culture d'Afrique de l'Ouest. Après ces trésors du patrimoine targui et mandingue (propre au peuple d'Afrique de l'Ouest), le group Celeo Zipompa (Congo) est monté sur scène pour plonger Tamanrasset dans une ambiance de folie avec un show de musique et de danses congolaises. Accompagné de plusieurs danseuses de Soukous N'dambolo (style de musique et danse contemporaine congolaise) le groupe jouait sur un rythme très proche du zouk pas très riche en texte mais plutôt axé sur l'interactivité avec le public.