De toutes les villes du littoral, Staouéli est celle qui applique au mieux la maxime selon laquelle on n?est jamais mieux servi que par soi-même. En constante métamorphose, cette commune de l?Ouest algérois ne cesse de s?embellir pour mieux appâter touristes et estivants en mal d?infrastructures adéquates. Dans cette mission, Staouéli s?en sort plutôt bien par rapport à ses voisines qu?elle ne cesse de distancer, à telle enseigne que la comparaison ne se fait plus aujourd?hui. Ce qui fait sa réussite, ce sont tous ses restaurants, cafétérias, salons de thé et salons de glaces si bien entretenus et qu?on peut fréquenter en famille. Le service est impeccable à croire que les serveurs ont été formés dans des écoles spécialisées, ce qui n?est pourtant pas le cas. Selon l?explication fournie par Riadh, ce jeune serveur dans un salon de thé, «le métier rentre tout seul pour peu qu?on ait de la volonté». Depuis cinq ans qu?il fait ce travail, il avoue avoir tout appris sur le tas. Ce qui est le cas de tous les autres jeunes qui ont fait la réputation constamment grandissante de cette localité. En effet, Staouéli est un nom que plus personne n?ignore. «Il faut venir d?une autre planète pour ne pas le connaître», nous dira ce propriétaire d?un restaurant. Comme pour lui donner raison, les plaques d?immatriculation des voitures stationnées devant les locaux s?alignent presque aussi diversifiées que le sont les nombreuses wilayas du pays. Le visiteur récolte des images qu?il croyait effacées à jamais depuis une décennie, mais une virée à Staouéli suffit à lui faire prendre conscience qu?il subsiste en Algérie quelques îlots où la famille est toujours la bienvenue. Un exploit qu?on ne doit qu?aux enfants de cette commune réputés solidaires et farouchement jaloux de leur ville. Des jeunes qui ont préféré prendre l?initiative plutôt que d?attendre que l?on s?occupe d?eux. Ainsi, Staouéli et ses habitants donnent non seulement une belle leçon d?esprit d?initiative, mais aussi l?exemple aux autres villes d?Algérie en leur ouvrant la voie sur un secteur qui a perdu ses lettres de noblesse, à savoir le tourisme. La réussite est tellement grande qu?on ne se contente plus d?y venir durant la période estivale. «Maintenant, c?est toute l?année qu?on travaille», dira Riadh sans cacher sa joie. En effet, ce qui n?était qu?un travail de saisonnier est devenu un métier. Ce qui a permis à plusieurs jeunes de cette commune d?éviter le spectre du chômage. Ce n?est cependant qu?un début au regard des travaux d?agrandissement qu?effectuent les propriétaires des locaux augurant d?un changement en mieux.