Ambiance n Si les saisons estivales se suivent et se ressemblent à Jijel, les vacances de cet été semblent se démarquer en raison des décibels assourdissants que diffusent des baffles accrochées un peu partout. Le chef-lieu de wilaya a annoncé la couleur avec des étalages d'articles de plage (parasols, chaises, tables) exposés à même les devantures de magasins, alors que dans des «bureaux ambulants», voire sur des murs ou des supports d'éclairage, l'on propose la location d'appartements pour les vacances, avec des numéros de téléphone pour d'éventuels contacts. L'été aidant, beaucoup se sont improvisés «agents immobiliers», en évitant les écueils administratifs et autres parcours liés à cette activité juteuse pour de nombreux intermédiaires tapis dans l'ombre. Au milieu de tout cela, des dizaines d'enceintes acoustiques, accrochées çà et là, sont poussées à fond, surtout en fin d'après-midi, ce qui ne manque pas d'excéder quelque peu les Jijéliens, en particulier ceux qui rentrent du travail et qui aspirent à un peu de repos dans le calme. Tranquillité, calme et quiétude seront pour plus tard. La réputation de cette région en matière de tranquillité était pourtant l'une des principales raisons qui faisaient que les estivants choisissaient la côte jijélienne pour un séjour au bord de la mer, selon des estivants. Boudée il y a quelques années, la corniche de Jijel a ravi la vedette à d'autres régions littorales du pays. On y vient de partout, en témoignent les plaques minéralogiques des voitures, dont beaucoup viennent même de l'étranger. Tout comme l'été dernier, le ramadan, prévu vers la mi-juillet, ne semble pas avoir tempéré l'ardeur des estivants. De nombreuses réservations ont été effectuées auprès des particuliers pour des appartements meublés ou étages de villa : un nouveau créneau en vogue depuis ces dernières années à Jijel-ville et ses environs, au grand bonheur des loueurs qui se frottent les mains en fin de saison. Toutes les plages de l'édénique corniche sont bondées, particulièrement les week-ends marqués par un déferlement ininterrompu. Le «Grand phare», «la Crique», même la grande plage d'El-Aouana, décriée un certain moment en raison de sa proximité avec le nouveau port de pêche et de plaisance en voie d'achèvement, sont pris d'assaut. Pour cette saison, 22 plages sont ouvertes et autorisées à la baignade, a indiqué la Protection civile dont le dispositif humain et matériel a été déployé au début de ce mois de juin. Mais de nombreux estivants jettent leur dévolu sur la plage mythique de la ville, plus connue sous le nom de «Casino» au centre-ville, qui demeure un lieu de prédilection. Nombril de la ville, cette plage est aussi le type de site balnéaire où la cacophonie de sons diffusés à tue-tête par des enceintes acoustiques met les tympans à rude épreuve. Tous les «tubes» de l'été défilent à un niveau sonore à donner la migraine, au grand dam des riverains qui ne savent plus à quel saint se vouer. Si pour certains estivants l'été est un moment de farniente, de détente ou de ressourcement, il n'en est pas de même pour la population locale qui y voit une période de cauchemar difficile à supporter. Pour preuve, les bouchons interminables de véhicules en circulation intra ou extra-muros donnent une idée du calvaire à endurer pendant cette période de l'année où l'air iodé est remplacé par les émanations des tuyaux d'échappement. C'est comme ça, c'est l'été à Jijel.