Raffinement Les ?uvres sont inspirées d?un art de vivre de traditions ancestrales. Une exposition d?art plastique collective, entrant dans le cadre de la 2e édition «Mosaïque d?été», activité culturelle initiée par le Centre des arts et de la culture, palais des Raïs (Bastion 23) et l?établissement Arts et culture de la wilaya d?Alger en collaboration avec l?association des arts appliqués, Espace Founoun et la société des Beaux-Arts, se tient au palais des Raïs. Regroupant une quarantaine d??uvres, dont une grande partie réalisée par des maîtres, cette exposition est axée autour du patrimoine culturel national. La Casbah d?Alger, ses ruelles embaumées de parfum de benjoin, de musc et de henné, ses demeures à la façade chaulée de blanc avec des reflets bleus et ses fontaines aux noms magiques constituent les sujets favoris des artistes de renom tels que Mustapha Belkahla, Abderrahmane Sahouli, Abderrahmane Nacéra et Mohamed Douadi qui a su, grâce à son pinceau magique, reconstituer l?ambiance d?antan, les couleurs locales et surtout cet air de fête. Au même chapitre, le miniaturiste Ali Kerbache a évoqué les traditions d?antan, les us et coutumes et surtout le riche costume traditionnel, particulièrement féminin, brodé de fils dorés et serti de pierres. Krim Kamereddine, excellent miniaturiste, a, lui aussi, parlé de cet art de vivre raffiné et des fêtes traditionnelles tandis que Daoud Mohamed et Mezouane Abderrezak ont mis en exergue la richesse et le raffinement des objets usuels tels les miroirs, les tables basses, les étagères décorées d?arabesques et de motifs floraux. «Je m?inspire des motifs traditionnels de la décoration d?antan auxquels j?ajoute une touche de modernité», a confié Mezouane, cet ancien élève de maître Mostefa Bendebagh qui était aussi présent à cette exposition avec une ?uvre de grande facture. Ont également assisté à ce rendez-vous culturel les peintres des générations intermédiaires, anciens élèves de l?école des Beaux-Arts et de la Société des Beaux-Arts d?Alger dont Nacer Eddine Douadi qui a présenté deux ?uvres intitulées Enfance et Errance où on retrouve un peu l?influence de l?école Aouchem. Zakaria Morsli, de la même génération que Nacer Eddine Douadi, a, lui aussi, innové, notamment dans la miniature, en introduisant le parchemin et en faisant abstraction des traditionnelles arabesques tout en gardant l?authenticité de ce genre artistique. Brahimi Fouzia a exposé une peinture féminine ayant pour thème «Femme sur la terrasse», avec une touche marquée notamment par la douceur des tons bleus alors que Saleha Khelifi, qui est aussi poétesse, a exposé de séduisantes calligraphies mettant en valeur la lettre arabe et amazighe. La jeune peinture algérienne, constituée par un riche creuset d?artistes de talent à l?avenir prometteur, était représentée par Tazine Majda, Hamouche Noureddine, cet amoureux du signe traditionnel et du symbole, et Abdelkader Chaou, un peinture autodidacte dont les ?uvres sont empreintes de beaucoup de poésie et de lumière. Ont également participé à cette manifestation culturelle deux artistes françaises Gautier Marie-Madeleine et Wax Weiler Christine. «Mosaïque d?été 2003 est occasion merveilleuse de présenter en commun les travaux et créations tous styles et écoles confondus dans un espace de valeur historique prestigieux. Il ne peut, vous en conviendrez, que nous rehausser mutuellement pour agir positivement à être à la hauteur de notre histoire contemporaine et de notre patrimoine si riche qu?il est parfaitement inscrit dans la mémoire universelle», a indiqué le galeriste Dalil Saci, évoquant cette rencontre culturelle dont l?objectif essentiel est de permettre aux vacanciers, amoureux de cet art et aux visiteurs de passage à Alger de trouver, durant la période estivale, des collections d??uvres artistiques représentant surtout une espèce de rétrospective de la peinture algérienne actualisée par de nouvelles créations.