Heureux comme tout, Mohamed Maouche rapporte une anecdote au sujet d'une équipe de football brésilienne. «A l'hôtel, nous utilisions plusieurs instruments de musique. Nos colocataires brésiliens de Bangu, champions de leur pays, nous avaient pris pour un orchestre. Lorsque nous avons demandé à jouer contre eux en amical, ils ont carrément refusé, non pas parce que nous étions des ‘'musiciens'', mais parce que nous avions battu sévèrement la Yougoslavie et qu'ils avaient peur de subir le même sort. Cela dit, nous nous amusions, mais dans les limites permises, car nos dirigeants ne badinaient pas avec la discipline. Je vous cite un exemple en Bulgarie. Durant l'année 1961, les entraîneurs se sont passés des services de Bentifour, pourtant titulaire indiscutable de son poste. Fou de rage, Bentifour s'est rendu dans la chambre que nous partagions et a accroché les crampons au plafond. ‘'Moi, on me fait raccrocher les crampons'', ruminait-il. Bien évidemment, ce n'était qu'une simple sanction puisqu'au match suivant il a fait son apparition parmi le onze rentrant. 58 ans après le déclenchement de la Révolution, je peux dire que l'équipe FLN occupe une place de choix. L'occasion m'est offerte pour m'incliner devant la mémoire de ceux qui nous ont quittés : Boumezrag, Arribi Mokhtar, Ibrir Abderrahmane, Bentifour Abdelaziz, Benfadah Ali, Bourtal, Chabri, Bouchache Chérif et Hocine, Haddad Saïd, Mazouza Abdelkader, Boubekeur Abderrahmane, Bouchouk Abdelhamid, Brahimi Saïd, Oudjani, Oualiken. La mission pour laquelle nous avons été investis a été accomplie puisque le peuple algérien a réussi à arracher son indépendance.» R. K.