Résumé de la 1re partie n La chèvre fait croire au tailleur qu'elle n'est jamais repue. Pour cette raison il bat ses enfants avant de les répudier... Le tailleur ne le croit pas. Il sort et demande : — Chèvre, es-tu repue ? La méchante bête répondit : — De quoi devrais-je être repue ? Parmi les sillons j'ai couru pour me nourrir n'ai rien trouvé - bê, bê, bê, bê ! — Ah ! le vilain menteur, s'écria le tailleur. Ils sont aussi fourbes et oublieux du devoir l'un que l'autre ! Vous ne me ferez pas plus longtemps tourner en bourrique ! Et, de colère hors de lui, il rentre à la maison, frappe le pauvre garçon avec l'aulne, si fort qu'il le jette par la porte. Et voilà le vieux tailleur seul avec sa chèvre. Le lendemain matin, il va à l'écurie, caresse la chèvre et dit : — Viens, ma mignonne, je vais te conduire moi-même au champ. Il la prend par sa longe et la mène là où se trouvent les baies que les chèvres mangent avec le plus de plaisir. — Pour une fois, tu peux y aller de bon cœur, lui dit-il, et il la laissa brouter jusqu'au soir. Il demanda alors : — Chèvre, es-tu repue ? Elle répondit : — J'ai tant mangé que je ne puis plus rien avaler, bê, bê, bê, bê ! — Alors viens à la maison ! dit le tailleur. Il la conduisit à l'écurie et l'attacha. Avant de partir, il se retourna une dernière fois et dit : — Alors te voilà donc repue pour une fois ? Mais la chèvre ne fut pas meilleure avec lui qu'avec les autres. Elle s'écria : — De quoi devrais-je être repue ? Parmi les sillons j'ai couru pour me nourrir n'ai rien trouvé - bê, bê, bê, bê ! Quand le tailleur entendit cela, il en resta tout interdit et vit bien qu'il avait chassé ses fils sans raison. — Attends voir, s'écria-t-il, misérable créature ! Ce serait trop peu de te chasser ; je vais te marquer de telle sorte que tu n'oseras plus te montrer devant d'honnêtes tailleurs ! En toute hâte, il rentre à la maison, prend son rasoir, savonne la tête de la chèvre et la tond aussi ras qu'une pomme. Et, parce que l'aulne eût été trop noble, il prend une cravache et lui en assène de tels coups qu'elle se sauve à toute allure. Quand le tailleur se retrouva si seul dans sa maison, il fut saisi d'une grande tristesse. Il aurait bien voulu que ses fils fussent de nouveau là. Mais personne ne savait ce qu'ils étaient devenus. A suivre Conte de Grimm