La culture orale populaire et la valeur expressive des marabouts ont fait l'objet d'une conférence intitulée «Le récit de fondation, sa genèse et ses fonctions». Evoquant le récit de fondation, Mme Khedidja Khelladi, chercheur au Centre national de recherche préhistorique anthropologique et historique (Cnrpah), a situé son apparition entre les XIVe et XVIe siècles, soulignant que le récit lié aux saints fut d'abord une culture savante avant d'être pris en charge et transformé par la culture populaire. Sur le plan historique, soutient-elle, «il y a quelques récits qui prennent en charge les relations entre les sédentaires et les nomades, entre les Zénètes et les Hilaliens». Evoquant les différents aspects de la fondation, le chercheur a souligné l'intérêt porté au marabout qui, selon elle, peut être également poète. «Ces textes sont intéressants à étudier sur le plan anthropologique car ils véhiculent notre imaginaire.» Pour sa part, l'universitaire Noureddine Bourayou, spécialiste de la littérature populaire, a fait une analyse littéraire des récits liés à la vie des marabouts en mettant en exergue leur valeur expressive. «L'analyse du récit populaire met à jour la complexité du parcours narratif et la richesse de ses constituants», alors que le récit savant «se caractérise par sa nature dogmatique et parabolique se limitant au but didactique», affirme-t-il. M. Bourayou a, par ailleurs, longtemps parlé du rôle du meddah, ce conteur d'antan qui était aussi musicien, chanteur et homme de théâtre.