Voyage n Le Festival international de musique diwan se poursuit au théâtre de verdure Saïd-Mekbel, au Bois des Arcades (Office de Riad el-Feth). La soirée d'hier, placée sous le signe de l'africanité, était dédiée à l'authenticité et au métissage. C'est alors que le public a été transporté dans l'univers de la musique diwan authentique et à part entière, avec ses rythmes entraînants et ses sonorités chaudes et épicées. Il a retrouvé, hier, l'un des maîtres de diwan, à savoir Maalem Hassan Boussou. Celui-ci a introduit les adeptes de ce genre musical dans la pure tradition gnawa. Accompagné de choristes, de joueurs de qraqeb et de danseurs, Maalem Hassan Boussou a entamé son spectacle en procession soutenue de trois tambours suivie d'un long spectacle de danse où se mêlaient folklore local et «koyo», c'est-à-dire la danse traditionnelle des gnawa. Chaud et exalté, le public s'est laissé aussitôt emporter par la musique de Maalem Hassan Boussou qui, avec son gumbri, a interprété plusieurs morceaux du diwan et ce, dans la pure tradition marocaine. Cela conférait à son jeu du caractère et du naturel, teinté, çà et là, de mysticisme. En effet, la musique par laquelle Maalem Hassan Boussou se distingue se veut authentique et spirituelle. Ainsi, le public s'est laissé transporter dans un univers musical imagé et coloré, profondément marqué par un répertoire traditionnel qui reste la source principale d'inspiration de Maalem Hassan Boussou, tout en prenant soin, avec sa sensibilité créatrice, d'enrichir son registre de sonorités modernes. Le public, capturé par tant de vibrations et d'intonations, s'est instantanément confondu avec le jeu de Maalem Hassan Boussou. C'était quelque chose de purement fusionnel. Plus tard, et en deuxième partie, le public a retrouvé Fatoumata Diawara, une Ivoirienne, vivant au Mali. Elle a proposé au public un imaginaire musical où l'inspiration est tirée de la tradition du chant wassoulou qui est à cheval entre le Mali, la Guinée et la Côte d'Ivoire. Ce chant, aux rythmes modernes et ce, grâce à une ambiance jazz et blues, est interprété avec beaucoup de raffinement et de passion. C'était dans une ambiance mêlant amplement, habilement et élégamment les sons et les résonances que Fatoumata Diawara a occupé, avec beaucoup d'assurance et de charisme, la scène du théâtre de verdure. Elle a subjugué le public jusqu'à l'émerveillement. L'univers musical qu'elle a partagé avec son public se veut éclectique, mais tirant sa sève dans la tradition wassoulou. Fatoumata Diawara s'est illustrée dans un jeu fluide et puissant. Et l'univers musical qu'elle a partagé avec son public puise son essence dans les musiques tribales, donc ancestrales, le tout présenté avec grâce et sensualité dans un habillage de la world musique. En alternant guitare et kamele n'goni (instrument proche de la kora), Fatoumata Diawara avec sa voix captivante, a pu susciter l'intérêt de l'assistance et la tenir en haleine. Rappelons que la 5e édition du Festival culturel international de musique diwan se poursuit jusqu'au 14 juillet avec des concerts tous les soirs au théâtre de verdure Saïd-Mekbel. Yacine Idjer