L'association Layali el-Andalous de Sétif a interprété, mardi, deux noubas «maya» et «sika» pour la 4e soirée de la 6e édition du Festival culturel national du malouf de Constantine, un spectacle dédié à la mémoire du Cheikh Abderrahmane Kara Baghli, dit Baba Abéïd Eddou (1886-1956). La troupe, composée de 16 artistes dirigés par le chef d'orchestre Abdelkader Bella, a débuté son interlude par un bachraf maya intitulé Istikhbar sabah fil inchirah, suivi d'un m'saddar' dont l'extrait Layali Sourour incite immanquablement à la gaieté et à la rêverie. Flûtiste hors du commun, Baba Abéïd «qui aurait sans doute apprécié cet hommage», soulignent ses proches, avait rejoint très jeune l'orchestre de Si Omar Chenoufi dit Omar Chekleb (né vers 1902, mort en 1946) qui chantait aussi bien le mahdjouz, le haouzi et le malouf en s'accompagnant lui-même de la derbouka. Ce maître constantinois a été d'abord initié chez les Aïssaoua par son oncle maternel Cheikh M'hamed Morsli surnommé également Chekleb. Cette chaude nuit d'été constantinoise s'est prolongée tardivement au grand bonheur d'un public avide de bonne musique, avec la présence de nombreuses familles captivées par une parfaite succession de deux B'taihi Maya Ya li hadihi El Ghazala et Ma nachkou Chakia, suivi d'un dardj intitulé Nour Essabah. L'insiraf Ya Saqi Ouasqi habibi ponctué par lakhlas Asfat al bakhanes fut salué par une salle qui a déjà eu l'occasion d'apprécier cette formation lors des précédentes éditions du Festival culturel national du malouf de Constantine. Pour sa part, l'association Ichbilia pour la musique andalouse de Souk Ahras a interprété une nouba en mode sika exécutée avec habileté, selon des connaisseurs. Evoluant sous la direction du cheikh et musicologue Sadek Bouraoui, les douze éléments de cet ensemble ont entamé la soirée par un bachraf sika, joué l'extrait Akhfit en guise de 1er m'saddar, puis Ya Sahib El Ouadjha el jamil comme 2e m'saddar, un b'taihi de même mode (sika) intitulé Bi El Hawa qalbi Tâallaq et un m'chaghal ayant pour titre Ana Alladhi Bia Sakane Samime Fouadi. La troupe a ensuite enchaîné avec un insiraf Ya Saâ El hania pour terminer en apothéose avec l'interprétation d'un khlas en mode sika Azahr Fi Arraoud qad Taâttar et Laqaitou habibi. APS