C'est vendredi dernier, que s'est ouverte la deuxième édition du festival culturel du Malouf de Constantine en présence des cadres du ministère de la culture, des autorités de la wilaya et de certaines figures de cet art lyrique dont les Chouyoukh Kadour Darsouni, Hamdi Bennani et Dib El Ayachi. Rachda Meldji S'Bâa, représentante du ministère de la culture a rappelé lors d'une intervention que cette manifestation artistique a été institutionnalisée l'année dernière pour venir renforcer l'acte culturel dans la ville du Vieux Rocher et s'ajouter ainsi à ses trois autres festivals officialisés et régulièrement budgétisés par le ministère de tutelle à savoir le festival international du jazz, celui national de la poésie féminine et le festival local des arts populaires.La cérémonie d'ouverture s'est caractérisée par un montage de poésie accompagné d'une musique douce et envoûtante réalisée par des prouesses faites sur le “ Oûd arabe ” et le “ Rebab ” louant les mérites du Malouf, cet art authentique qui a résisté au temps quoiqu'il soit transmis oralement. “Cet art qui a bravé des siècles a réussi à se préserver de toute tentative hybride touchant à son authenticité et ses particularités identitaires ” a souligné Mustapha Nettour, commissaire du festival et directeur de wilaya de la culture. Cette soirée a été renforcée par un récital qu'ont proposé les maîtres de l'art de Constantine, Bramki Hacène et Stofa Lamsamri, qui ont réussi à captiver l'attention d'une assistance venue en nombre au théâtre de la ville dans l'espoir de renouer avec le charme envoûtant de ce patrimoine musical qui s'est enrichi dans l'Andalousie, du VIIIe au XVe siècle et provoquer leur sensibilité en interpellant, au long des cinq rythmes ou cadences de Nouba et ses “ T'bâa ” ou modes, leur état d'âme souvent stressé par un quotidien fréquemment éprouvant que seule la vraie musique peut dissiper. Les artistes ont d'abord entamé un “ M'sadar ” aroubi d'une qacida intitulée “ Ghzali Hafi ” (Ma gazelle aux pieds nus), qui a arraché les applaudissements de la salle avant d'entamer un “ M'chaghal ” assez réussi suivi d'un “ B'taihi ” ensuite un “ Insiraf ” et enfin “ El Khlas ” qui incite au rêve et à l'invitation au voyage spirituel. Quatorze troupes et associations spécialisées dans ce patrimoine musical représentant les wilayas de Constantine (5 troupes), Mila (2 troupes), Tlemcen, Mascara, Mostaganem, Blida, Souk Ahras, Guelma et Annaba animeront les nuits constantinoises. Une enveloppe de 8 millions de dinars a été dégagée, cette année, par le ministère de la culture pour la réussite de cette manifestation. En outre, le programme de ce festival qui durera jusqu'au 10 du mois courant prévoit des tables rondes et des communications orales sur la thématique du concept “musique andalouse ou Malouf ” présentées chaque après-midi au TRC par des sociologues et des chercheurs universitaires spécialisés dans ce domaine. Le programme de ce rendez-vous prévoit également un concours primé pour désigner les trois premières meilleures troupes ou associations qui seront directement qualifiées pour participer au festival international du Malouf qui se tiendra cet été à Skikda. En plus de cette qualification, les lauréats de ce concours, sélectionnés par un jury composé de cinq “chouyoukh”, ou artistes émérites de cet art séculaire, en l'occurrence les maîtres Dib Layachi de Annaba, Smaïl Henni d'Alger, Hamdi Mohamed de Tlemcen, Mostefa Lemsamri et Salim Fergani de Constantine, toucheront respectivement une récompense de 500.000 dinars, 300.000 dinars et 200.000 dinars. Les initiateurs du festival consacrent également une récompense de 50.000 dinars en guise d'encouragement des troupes qui utiliseront certains instruments authentiques de percussion et de résonance sonore comme la derbouka traditionnelle, le “ Rbab ”, et le “ qânoun ”.