Barre technique - Quoi qu'on dise, le football algérien reste à part avec ses paradoxes et ses excès, à l'image de cette arrivée massive d'entraîneurs étrangers en pleine crise financière de plusieurs clubs. Une revue des entraîneurs de la Ligue 1 professionnelle pour la saison 2012-2013 renseigne sur le retour en force des techniciens étrangers, et ce, après une certaine période d'accalmie, voire de régression de leur nombre au profit des compétences locales. Il faut dire que le recours à l'entraîneur étranger n'est pas une nouveauté dans le championnat algérien, sauf que depuis quelques années déjà cette tendance est en hausse, même si elle connaît des baisses de temps à autre, au gré souvent des possibilités financières et des ambitions des clubs. Il y a une année, le nombre d'entraîneurs étrangers avait plus ou moins baissé, au bénéfice des techniciens locaux qui se sont distingués, puisque Meziane Ighil avait terminé champion d'Algérie avec l'ASO Chlef et Rachid Belhout vainqueur de l'épreuve populaire avec la JS Kabylie. Lors de l'exercice précédent, le Suisse, Alain Geiger, s'est permis un doublé historique (coupe et championnat) avec l'Entente de Sétif, ce qui a boosté la cote des coachs étrangers, d'autant qu'au même moment, le Français, Alain Michel, a réussi à classer la JSM Béjaïa seconde du championnat et une qualification à la Ligue des champions et que l'autre Suisse, Raoul Savoy, venait de sauver le MC Oran de la relégation. Ces résultats ont eu certainement leur influence sur le retour en force des techniciens étrangers qui, pour le prochain exercice, représenteront la moitié de l'effectif au niveau des 16 clubs de l'élite pro. Certains de ces entraîneurs connaissent déjà, un peu ou beaucoup, le championnat algérien, d'autres feront en revanche leur baptême du feu, et à leur tête le Français, Roger Lemerre, qui, s'il signe son contrat avec le CS Constantine, sera probablement la grande star et attraction de la saison. Champion d'Europe avec les Bleus en 2000, puis de la Coupe des Confédérations en 2001, avant de devenir champion d'Afrique à la tête de la Tunisie en 2004, Lemerre est un poids lourd, que même la Fédération algérienne de football n'a pas pu enrôler en son temps. De nouvelles têtes il y en aura, avec l'autre Français, Patrick Liewig, qui débarque au Mouloudia d'Alger, son compatriote, Hubert Velud, chez le champion en titre, l'ES Sétif, le Belge, Luc Eymael, au MC Oran et l'Italien du CR Belouizdad, Guglielmo Arena. Ces trois derniers sont des inconnus au bataillon, contrairement à Lemerre et Liewig, ce dernier ayant réussi un fabuleux parcours en Côte d'Ivoire avec l'ASEC Abidjan où il a décroché six titres (trois championnats et autant de coupes). Il y a ceux qui connaissent la «maison», à l'image d'Alain Michel, le coach de la JSM Béjaïa, qui a déjà entraîné le MC Alger, club où a également travaillé l'Italien, Enrico Fabbro, en 2007 avant de faire son retour, cette année, mais à la JS Kabylie pour tenter un autre challenge. L'Amérique Gamondi, l'Argentine représentée Le seul technicien non européen est l'Argentin, Miguel Gamondi, qui a déjà géré le banc du Chabab, laissant une forte impression avant d'aller faire accéder Ittihad Al-Kalba, club émirati, en Ligue 1. Celui qui a été longtemps le second d'Oscar Fullone, vole désormais de ses propres ailes et c'est à l'USM Alger qu'il veut gagner un titre majeur, avec à son actif le plus riche effectif du championnat. La particularité de tous ces techniciens, est qu'ils ne garantissent rien à l'avance en matière d'objectifs, mais signent tous des contrats FIFA qui les mettent à l'abri de tout abus de la part de leurs clubs employeurs.