Résumé de la 2e partie Leur première frayeur passée, les loups se ressaisissent et se concertent pour récupérer leur territoire. Nous n'aurions pas dû nous sauver aussi précipitamment, sans même savoir pourquoi, dit un jeune loup qui voulait faire le brave. Après tout, nous sommes loups, nous avons de bonnes dents et nous n'avons pas peur ; c'est pourquoi je suis d'avis de retourner à la maison, pour nous rendre compte de ce qui s'y passe. ? Très bien, camarade, dirent les autres, plus prudents ; vas-y toi-même ; nous t'attendrons ici ; tu nous rapporteras ce que tu auras vu. Le jeune loup fait bonne figure. Il revient à la maison ; il y entre ; il va droit à la cheminée pour voir d'où provenait le phénomène extraordinaire qui les avait tant effrayés, ses frères et lui. La cane, en haut de la cheminée, ne dormait encore que d'un ?il ; elle dégringola comme la première fois, avec de grands battements d'ailes, faisant tomber beaucoup de mortier et en poussant des «coin ! coin !» épouvantables. Le loup, tout brave qu'il était, prit peur et se sauva. Mais les compagnons de la cane s'étaient réveillés en sursaut, en entendant du bruit. Le chat, couché dans la cendre du foyer, sauta sur le loup et lui laboura la figure de ses griffes ; un peu plus loin, le mouton, avec ses grosses mâchoires, lui mordit une cuisse ; comme il passait près de la table, l?agneau lui asséna au ventre un formidable coup de tête ; près de la porte, le bouc lui piqua ses deux cornes dans le train ; quand il passa dans la cour, l'oie le frappa de toutes ses forces, avec ses deux ailes, le poursuivant en poussant des cris déchirants. Alors, le loup se sauva plus vite qu'il n'était venu ! ? Mes amis, s'écria-t-il en arrivant tout éclopé, mes amis, ne retournons jamais dans notre maison, il nous arriverait malheur. Elle est occupée par de terribles brigands. Il y a un maçon, caché dans la cheminée, qui m'a lancé du mortier plein les yeux ; au coin du foyer, un cardeur qui m'a déchiré la figure avec ses cardes ; dans la cuisine, un maréchal, qui m'a serré les cuisses avec ses tenailles ; sous la table, un tonnelier, qui m'a donné au ventre un formidable coup de mailloche ; près de la porte, un bouvier, qui m'a piqué sa fourche dans le train et, dans la cour, une laveuse, qui m'a poursuivi, en me tapant de toutes ses forces avec des drapeaux qu'elle tenait à la main, et en se démenant comme un diable. ? Sauvons-nous ! s'écrièrent les loups, sauvons-nous dans les bois ! Ils se sauvèrent, et, s'ils ne sont pas morts, ils courent encore.