Fléaux - Moustiques, mouches, rats, chiens errants et toutes sortes de bestioles envahissent la ville. C'est un secret de Polichinelle. Actuellement, il n'existe pas de politique de nettoyage au niveau de la capitale et les services d'hygiène des communes semblent émarger au registre des abonnés absents, même si le citoyen détient, pour sa part, une grande responsabilité. Les campagnes de démoustication, de dératisation et d'abattage de chiens errants qui, autrefois, se faisaient plusieurs fois par an dans toutes les communes d'Alger, sont de plus en plus rares. Concernant les chats et les chiens errants, ils prolifèrent devant des décharges et atteignent même les cages d'escaliers des immeubles. Ces derniers temps, ils sont plus nombreux et incommodent fortement les citoyens. Les mouches et les moustiques résistent aux pesticides et s'adaptent aux nouveaux types de moustiquaires. Même les camions anti-moustiques qui avaient pour habitude de sillonner les rues d'Alger chaque soir, tendent à disparaître. Les quartiers d'Alger se dégradent de jour en jour et sont de plus en plus sales. Les rues, les artères et les façades des immeubles sont dans un état lamentable. Plusieurs facettes de ce phénomène caractérisent les localités d'Alger. Les bennes à ordures débordent et les déchets s'accumulent des semaines durant, «avant que les services d'hygiène ne daignent réagir et vider les poubelles», nous disent plusieurs citoyens accostés au niveau de certains quartiers populaires. «Les citoyens manquent de civisme et jettent leurs ordures n'importe où. Les ruelles d'Alger sont pleines d'emballages et autres détritus. Il arrive que les consommateurs laissent de la nourriture sur les remparts des magasins qui s'accumulent, s'infestent et dégagent des odeurs nauséabondes», répond un élu de la commune d'Alger-Centre. En effet, il est à remarquer que la plupart des trottoirs sont souillés par des emballages de bonbons, des bouteilles vides et des papiers usés. Les murs de beaucoup d'immeubles, de magasins et de certaines administrations sont abîmés par les passants qui s'amusent à les couvrir de graffitis ou à faire des brèches avec des objets tranchants. La plupart des poubelles mises en place par les pouvoirs publics à chaque coin de rue ont été cassées et ne peuvent plus servir. Certaines bennes à ordures ont été saccagées et ne disposent plus de couvercle. Les ordures débordent, pourrissent, empestent et entraînent la prolifération de rats et de cafards. Cette pollution provoque la multiplication des rats et autres espèces dangereuses. Nos quartiers font face à ces bestioles qui véhiculent des maladies, telles que la peste, autrefois révolue et caractéristique du mauvais état des pays sous-développés. En ce sens, des maladies du Moyen-Age qui avaient été éradiquées en Algérie commencent à réapparaître en raison de la mauvaise gestion des villes et du manque d'hygiène qui prend de plus en plus d'ampleur malgré les efforts de certains services d'hygiène à l'image de NETCOM qui semblent dépassés. «Il est arrivé à plusieurs reprises que des passants se fassent mordre par des rats et ne trouvent même pas de traitement dans les hôpitaux», ajoute l'élu communal. Les pouvoirs publics ne semblent pas se soucier de cet état de fait qui préoccupe de plus en plus les citoyens. Les villes sont de plus en plus sales et des maladies appelées «maladie des pauvres» réapparaissent, alors que notre pays est riche.