Constat n Le moins que l'on puisse dire est qu'Alger souffre du manque d'hygiène. Une situation dont la responsabilité est partagée entre le citoyen et les pouvoirs publics. Aucun coin de la capitale ne fait exception. Aux Trois-Horloges à Bab El-Oued, tout autour du marché communal, des ordures sont entassées, dans tous les coins, à deux pas des vendeurs de légumes et fruits, de friandises, des bouchers… Des marchandises cohabitent avec des déchets alimentaires en tout genre. Pis encore, les passants circulent à travers les rues, déposent leurs sacs par terre puis les posent parfois sur la marchandise fraîche. Même si à notre passage, le marché venait de fermer et que les agents étaient en train de le nettoyer, toutes les saletés sont évacuées vers l'extérieur pour êtres entassées plus loin. A la fin de la journée, tout autour du marché de Bab El-Oued, des montagnes d'ordures sont abandonnées çà et là par les commerçants et les passants, et même par le voisinage qui ne se gêne pas pour descendre ses sacs poubelle, à n'importe quel moment. Un homme d'un âge certain, un sac noir à la main, sort de l'immeuble et se dirige vers la benne à ordures installée à la sortie du marché. La trouvant pleine au point de déborder et ne pouvant y mettre son sac, il le dépose à même le sol, et s'en va. Selon les habitants du quartier, le phénomène se produit à longueur de journée au vu et au su de tous, sans susciter la réaction ni des voisins ni des autorités locales. Plus haut, à Oued Koriche, la situation n'est pas meilleure. Une habitante du quartier a indiqué que Net Com passe faire sa collecte le matin entre 9 et 10 h, à la rue Askri-H'cène. Il est interdit de déposer les sacs poubelle sur les trottoirs près des immeubles. Elle montre du doigt l'espace réservé à cet effet. Un espace où, il n'existe ni commerce ni habitation. Jusque-là, les choses se présentent bien dans ce quartier populaire. Néanmoins, notre interlocutrice nous invite à entrer chez elle pour nous montrer la face cachée de l'iceberg. Elle ouvre la fenêtre pour nous faire découvrir une décharge derrière l'immeuble. «Certains voisins des étages supérieurs ne descendent pas leurs ordures, ils préfèrent les balancer des fenêtres. D'autres viennent des immeubles d'en face. Ils ne prennent pas la peine d'aller jusqu'à l'espace réservé aux ordures et les jettent derrière ma fenêtre.» Et d'ajouter : «L'APC est venue à plusieurs reprises nettoyer, mais si elle ne prend pas des mesures contre ces gens, le problème ne sera jamais réglé. Toute l'année, je n'ouvre pas mes fenêtres à cause de l'invasion des moustiques et des mouches.»