Avis L?ancien joueur de la JSK et de l?Equipe nationale, Djamel Menad, est l?un des rares joueurs algériens qui a eu le privilège d?embrasser une carrière professionnelle en Europe. InfoSoir : Tout d?abord, pouvez-vous nous parler de votre carrière professionnelle en Europe ? Djamel Menad : J?ai entamé l?aventure professionnelle à l?âge de 27 ans. En effet, mon rendement au sein de l?équipe nationale a attitré les convoitises des recruteurs européens qui voulaient à tout prix m?enrôler. En 1987, j?ai reçu une offre très alléchante d?un club français qui évoluait en Ligue deux, en l?occurrence, Nîmes. J?ai tenté dès lors ma chance dans l?Hexagone pour connaître d?autres sensations et par-là acquérir de l?expérience. Mes débuts avec mon nouveau club employeur ont été flamboyants puisque j?ai réussi à m?imposer en décrochant une place de titulaire. Cependant, chaque saison, Nîmes ratait de peu l?accession parmi l?élite. Entre-temps (à l?âge de 31 ans), j?ai reçu une autre offre de la part du prestigieux club portugais Guimaraes. J?ai accepté cette proposition et j?ai décidé de tenter une autre aventure dans un pays mordu de football. Plusieurs saisons passées en Europe vous ont permis certainement d?apprendre de nouvelles techniques du football ? Certainement, la carrière professionnelle que j?ai embrassée en Europe a été enrichissante sur tous les plans. J?ai acquis une expérience supplémentaire pour figurer parmi l?équipe type que cela soit dans mon club ou bien en Equipe nationale. J?ai beaucoup appris des championnats étrangers où j?ai eu le privilège de me frotter à des grosses cylindrées du football mondial. Je souhaite vivement que les joueurs algériens puissent, eux aussi, décrocher des contrats à l?étranger. Revenons maintenant sur un sujet épineux qui concerne les joueurs algériens évoluant à l?étranger. On a constaté depuis une décennie que les joueurs issus des différents clubs de l?élite n?ont pu décrocher des contrats professionnels avec des équipes européennes. Quelles en sont les raisons ? Les causes sont multiples. A commencer par le niveau du championnat national qui a beaucoup régressé durant cette dernière décennie. Automatiquement, recruteurs européens et agents de joueurs se penchent vers d?autres pistes intéressantes, sans omettre le développement de la balle ronde africaine, surtout dans les pays noirs. Ces derniers détiennent actuellement le record concernant les transferts de joueurs en Europe. A l?époque, le championnat national avait un cachet particulier. La concurrence était rude et toutes les équipes avaient presque le même niveau. D?autant plus que l?Algérie a formé une grande équipe nationale constituée essentiellement d?éléments locaux. Malgré cela, on avait le niveau mondial et les Verts rivalisaient avec n?importe quel adversaire. Maintenant, les choses ont changé et le sport roi des Algériens est malade. Nos joueurs sont bien loin du professionnalisme, car actuellement, et c?est malheureux de le dire, un joueur local assimile mal les schémas tactiques de son entraîneur. Opter pour faire du football est un sacrifice, donc il faut cravacher dur pour espérer atteindre les cimes de la gloire. Alors, comment doit-on procéder pour redynamiser le secteur footballistique ? Il faut l?application des nouvelles réformes afin de sauver nos footballeurs. Rappelez-vous qu?en 1977, l?Etat s?est impliqué en mettant à la disposition des clubs et de l?équipe nationale, les moyens nécessaires pour développer ce sport. Les résultats ne se sont pas fait attendre dans la mesure où les Verts ont pratiquement dominé le continent africain durant plusieurs années, sans omettre les deux participations honorables en Coupes du monde (1982, 1986).