Résumé de la 45e partie - D'après Gaitskill – l'avoué de Leonidès – le testament qui devait être déposé à la banque, n'y est pas... J'ai téléphoné à la banque. Elle a en dépôt des valeurs que M. Leonidès lui avait confiées, mais elle ne détient aucun de ses papiers personnels. Philip intervint. — Peut-être Roger ou la tante Edith... Veux-tu les prier de venir, Sophia ? Roger, consulté, n'apporta au débat aucun élément nouveau. Il était sûr que son père, le lendemain même du jour où il l'avait signé, avait par la poste expédié son testament à Gaitskill. — Si ma mémoire ne me trompe pas, c'est le 24 novembre de l'année dernière que j'ai fait tenir à M. Leonidès un projet, rédigé sur ses instructions. Il l'approuva, m'en fit retour et, un peu plus tard, je lui remis un testament qu'il n'avait plus qu'à signer. Au bout d'une huitaine de jours, je me risquai à lui rappeler que je n'avais pas reçu son testament, me hasardant même à lui demander s'il projetait d'apporter au document certaines modifications. Il me répondit que tout était très bien comme ça et que son testament, dûment signé, était maintenant à sa banque. — Tout cela est parfaitement exact, déclara Roger. Effectivement, l'an dernier, vers la fin de novembre, mon père nous réunit tous, un soir, pour nous donner lecture de son testament. Taverner se tourna vers Philip Leonidès. — Est-ce que cela concorde avec vos souvenirs, monsieur Leonidès ? — Oui. Magda poussa un soupir. — Je me rappelle fort bien de cette soirée. On aurait cru que nous jouions une scène de La Succession de Voysey. Taverner revint à Gaitskill. — Et quelles étaient les dispositions du testament ? Roger ne laissa pas à l'avoué le temps de répondre. — Elles étaient extrêmement simples. Electra et Joyce étant mortes, les donations que notre père leur avait faites lui étaient revenues. Le fils de Joyce, William, avait été tué à Burma et l'argent qu'il avait, était allé à son père. Nous étions, Philip, les enfants et moi, les seuls héritiers en ligne directe. Notre père laissait, libres de tous droits et charges, cinquante mille livres sterling à la tante Edith et cent mille à Brenda, celle-ci héritant en outre la maison, qu'elle conserverait, à moins qu'elle ne préférât en acheter une à Londres. Le reste devait être partagé en trois parts égales, une pour Philip, une pour moi, la troisième devant être divisée également entre Sophia, Eustace et Joséphine, les parts de ces deux derniers ne devant, bien entendu, leur être remises qu'à leur majorité. Il me semble, monsieur Gaitskill, que je ne me suis pas trompé ? — Effectivement, reconnut l'avoué, un peu vexé que Roger eût pris la parole à sa place, ce sont bien là, en gros, les dispositions du document que j'ai établi. (A suivre...)