Résumé de la 21e partie - Taverner démontre à Philip que Johnson, le domestique, ne peut être le meurtrier de son père, puisque ce dernier lui accordait moult faveurs... Vous serait-il possible, monsieur Leonidès, reprit Taverner, de me dire ce que vous avez fait le jour où votre père est mort ? — Très certainement, inspecteur. Je n'ai pas bougé de cette pièce, de toute la journée. Sauf, bien entendu, à l'heure des repas. — Vous n'avez pas vu votre père ? — Je suis allé lui dire bonjour après le petit déjeuner, ainsi que j'en avais l'habitude. — A ce moment-là, vous vous êtes trouvé seul avec lui ? — Ma... belle-mère était dans la pièce. — Vous a-t-il paru tel qu'à l'ordinaire ? Avec une ironie à peine perceptible, Philip répondit que son père ne semblait pas le moindrement se douter qu'il serait assassiné dans la journée. Taverner posa une nouvelle question. — Il vivait dans une partie de la maison complètement distincte de celle-ci ? — Oui. On ne peut y accéder que par la porte qui se trouve dans le hall d'entrée. — Cette porte est fermée à clef ? — Non. — Jamais ? — A ma connaissance, jamais. — On peut donc passer librement de cette partie de la maison dans l'autre et inversement ? — Oui. — Comment avez-vous appris la mort de votre père ? — Mon frère Roger, qui occupe l'aile Ouest du premier étage, est arrivé, en courant, dans mon bureau, pour me dire que notre père venait d'avoir une faiblesse, qu'il respirait avec peine et semblait très mal. — Qu'avez-vous fait ? — J'ai téléphoné au médecin, nul ne paraissant avoir songé à le faire. Il n'était pas chez lui. J'ai laissé un message le priant de venir le plus tôt possible, puis je suis monté au premier étage. Mon père était effectivement au plus mal. Il est mort avant l'arrivée du médecin. Il n'y avait pas la moindre trace d'émotion dans la voix de Philip. Il énonçait des faits, simplement. — Où se trouvaient les autres membres de votre famille ? — Ma femme était à Londres. Elle est rentrée peu après. Sophia, je crois, était absente, elle aussi. Les deux petits, Eustace et Joséphine, étaient à la maison. — J'espère, monsieur Leonidès, que vous ne prendrez pas ma question en mauvaise part, si je vous demande dans quelle mesure la mort de votre père modifiera votre situation financière. — Je me rends très bien compte, inspecteur, que ce sont là des choses que vous avez besoin de savoir. Mon père avait tenu, il y a bien des années déjà, à assurer à chacun de nous son indépendance financière. (A suivre...)