Affirmation - Le concours du Kaki d'or permet, à lui seul, de recueillir en moyenne 70 textes nouveaux. Qu'en est-il de la production textuelle dans le théâtre en Algérie ? Les professionnels s'accordent à affirmer que celle-ci ne souffre d'aucune crise. Initié par le commissariat du Festival national de théâtre amateur de Mostaganem, le concours du Kaki d'or qui récompense les meilleurs auteurs en est une preuve incontestée aux différentes allégations attestant sur un ton péremptoire le contraire. Ce dernier permet, à lui seul, de recueillir en moyenne 70 textes nouveaux. C'est dire que les auteurs existent. Il suffit juste de leur offrir la possibilité d'émerger et de s'épanouir dans leur travail de création. Notons à ce propos que la commission du festival dispose, à la faveur des éditions précédentes du prix Kaki d'or, de près de 240 textes théâtraux traitant de diverses questions sociales, culturelles et autres. La direction du festival a même recueilli des textes en langue amazighe. Ces textes émanent notamment d'associations ou de troupes amateurs. Ce concours annuellement organisé par le festival vise à ouvrir de nouvelles perspectives aux amateurs et professionnels en écriture théâtrale et à découvrir de nouveaux talents en dramaturgie. Puisqu'il constitue une occasion pour les participants de mettre en exergue leurs talents dans l'écriture théâtrale permettant ainsi le développement de l'art dramatique. Et c'est la raison pour laquelle, le Festival de théâtre amateur appelle les directeurs des théâtres et les troupes intéressées par le 4e art à se rapprocher du commissariat du festival pour choisir les textes afin de les produire La problématique de la pratique théâtrale en Algérie ne réside donc pas dans l'écriture, mais dans les métiers connexes, c'est-à-dire la pratique en elle-même. «S'il y a des insuffisances dans le théâtre, elles résident plutôt dans les métiers connexes où il y a certes un déficit en mise en scène, en scénographie, en interprétation...», dira Djamel Bensaber, homme de théâtre. Et c'est pour cette raison que ce dernier préconise «la consolidation de la formation dans les segments considérés». D'où d'ailleurs la nécessité, selon lui, de créer de nouvelles structures favorisant une meilleure formation, efficace, rentable et permanente. «Il y a aussi l'échange entre des troupes locales et étrangères», souligne-t-il, et d'ajouter : «Cela favorisera et stimulera la création et l'inscrira dans une dynamique novatrice et originale.» Notons aussi que les professionnels du théâtre préconisent également «l'introduction du théâtre dans les écoles, à savoir initier le enfants à l'art des planches». - Le concours du Kaki d'or porte le nom du dramaturge Ould Abderrahmane Kaki qui a œuvré pour enraciner le théâtre dans le patrimoine oral algérien, en fondant la troupe Garagouz en 1958. Il a adopté un nouveau style, différent de ceux appliqués à l'époque par les troupes françaises et en intégrant dans le théâtre la réalité culturelle et sociale qui traduit l'authenticité et les racines de la société algérienne. Parmi ses plus célèbres œuvres : ‘132 ans', ‘Diwan el Garagouz', ‘El-guerrab oua es-salihine', ‘Chaâb ellil', ‘Beni kelboun', ‘Koul ouahed oua hekmou'.Né en 1934 à Mostaganem, Ould Abderrahmane Kaki s'est distingué dans plusieurs capitales arabes et européennes en décrochant plusieurs sacres, notamment la médaille d'or au Caire à la fin des années 80. Il est décédé le 14 février 1995 laissant un riche répertoire et une touche singulière au 4e art que veillent à perpétuer les jeunes créateurs artistiques.