Résumé de la 59e partie - Charles se sent coupable de ne pas avoir parlé à Taverner des lettres d'amour – selon Joséphine – entre Brenda et Laurence Brown... ne affirmation, il est vrai, qui me laissait sceptique quand je songeais au regard intelligent de Joséphine. Je téléphonai à Sophia pour lui demander si je pourrais retourner la voir. — Mais certainement, Charles ! — Comment vont les choses, là-bas ? — Je n'en sais trop rien. La police continue à fureter partout. Que cherche-t-elle ? — Pas la moindre idée ! — Nous devenons tous extrêmement nerveux. Venez le plus tôt que vous pourrez ! Je deviendrai folle si je ne parle pas à quelqu'un ! Je me rendis à «Three Gables» en taxi. La grande porte était ouverte. Devais-je sonner ou entrer directement ? J'hésitais, quand j'entendis derrière moi un bruit léger qui me fit brusquement tourner la tête. J'aperçus Joséphine qui m'observait, debout près d'une haie de lauriers. Son visage était à demi caché par une énorme pomme. Je l'appelai. — Bonjour, Joséphine ! Elle ne me répondit pas et disparut derrière la haie. Traversant l'allée, je me lançai à sa poursuite. Je la trouvai, assise sur un banc rustique fort inconfortable, auprès d'un bassin où nageaient des poissons rouges. Je ne voyais guère que ses yeux. Ils me regardaient avec une hostilité évidente. — Me voici revenu ! dis-je. L'entrée en matière n'était pas fameuse, mais le silence de Joséphine et son attitude fermée me gênaient. Fine mouche, elle ne me répondit pas. — Elle est bonne, cette pomme ? demandai-je. Cette fois, Joséphine condescendit à me répondre. Elle se contenta d'un mot. — Cotonneuse. — Dommage ! dis-je. Je n'aime pas les pommes cotonneuses. Elle dit, d'un petit ton méprisant : — Personne ne les aime ! — Pourquoi ne m'avez-vous pas répondu quand je vous ai dit bonjour ? — Ça ne me disait rien ! — Pourquoi donc ? Afin d'articuler plus clairement, Joséphine finit sa bouchée avant de parler. — Parce que, dit-elle enfin, vous êtes allé cafarder à la police. J'étais plutôt surpris. Elle précisa : — A propos de l'oncle Roger. — Mais, Joséphine, tout est pour le mieux ! La police sait maintenant qu'il n'a rien fait de mal, qu'il n'a pas commis la moindre escroquerie... Elle me considéra d'un œil méprisant. — Ce que vous pouvez être bête ! — Désolé, Joséphine ! — Je me fiche pas mal de l'oncle Roger ! Si je vous en veux, c'est parce que ce n'est pas du travail de détective ! Vous ne savez donc pas qu'on ne raconte jamais rien à la police avant que tout soit terminé ? — Je suis navré, Joséphine, vraiment navré. — Il y a de quoi. La voix lourde de reproche, elle ajouta : — J'avais eu confiance en vous... (A suivre ...)