Résumé de la 8e partie n L'inspecteur Taverner apprend à Charles que Aristide Leonidès avait le don de flairer la bonne affaire... Quand la nouvelle loi intervenait, il s'occupait déjà d'autre chose. — Le personnage, dis-je, ne me paraît pas avoir été bien sympathique. — Ne croyez pas cela ! s'écria Taverner. Il l'était, avec une personnalité qui s'imposait dès l'abord. Physiquement un vrai nabot, haut comme trois pommes, terriblement laid, mais dégageant un extraordinaire magnétisme. Les femmes l'adoraient. Il fit d'ailleurs un mariage étonnant. Il épousa la fille d'un riche campagnard, grand chasseur de renards. — Mariage d'argent ? — Du tout ! Mariage d'amour. Elle le rencontra un jour qu'elle s'occupait d'organiser le buffet pour les fiançailles d'une de ses amies. Elle tomba amoureuse de lui et l'épousa, malgré l'opposition de ses parents. Il avait du charme, je te le répète, et dans sa famille, elle s'ennuyait à mourir. — Et le mariage fut heureux ? — Très heureux, si surprenant que cela paraisse ! Evidemment, leurs amis respectifs ne se fréquentèrent pas – en ce temps-là, l'argent n'avait pas encore aboli les distinctions de classes – mais la chose ne semble pas les avoir chagrinés. Ils se passaient d'amis. Ils firent construire à Swinly Dean une maison passablement ridicule, où ils vécurent et eurent beaucoup d'enfants. — Comme dans les contes de fées ! — Le vieux Leonidès fut bien inspiré en choisissant Swinly Dean. Il n'y avait encore qu'un golf et l'endroit commençait seulement à devenir chic. La population se composait d'une part, d'habitants qui étaient là depuis fort longtemps, qui adoraient leurs jardins et à qui Mrs Leonidès fut tout de suite sympathique, et, d'autre part, de riches hommes d'affaires de la Cité, qui ne demandaient qu'à travailler avec Leonidès. Ils purent donc choisir leurs nouvelles relations. Leur union fut, je crois, parfaitement heureuse, jusqu'à la mort de Mrs Leonidès, emportée en 1905 par une pneumonie. — Elle le laissait avec huit enfants ? — L'un d'eux était mort en bas âge. Deux des fils furent tués au cours de la Première Guerre mondiale. Une fille se maria et alla se fixer en Australie, où elle mourut. Une autre, encore célibataire, périt dans un accident d'auto. Une autre, enfin, mourut, il y a un an ou deux. Restaient seuls vivants, le fils aîné, Roger, marié, sans enfant, et Philip, qui a épousé une actrice assez connue dont il a trois enfants, la Sophia dont tu m'as parlé, Eustace et Joséphine. — Et tout ce monde vit à «Three Gables» ? — Oui. La maison de Roger Leonidès a été détruite par une bombe, tout au début de la guerre. Philip et sa famille vivent à «Three Gables» depuis 1938. A suivre Agatha Christie