Résumé de la 16e partie - A la mort de sa sœur, Edith de Haviland est venue à Three Gables pour s'occuper des enfants d'Aristide, son beau-frère, à présent veuf... Quand un homme épouse une actrice, il ne peut guère compter qu'il aura un foyer. Pourquoi les comédiennes ont-elles des enfants ? Elles les mettent au monde et elles s'en vont jouer leur répertoire à Edimbourg ou à l'autre bout du monde. Philip a pris une décision sensée : il s'est installé ici, avec ses livres. — Que fait-il, dans la vie ? — Il écrit. Pourquoi ? Je me le demande ! Personne n'a envie de lire ses livres, qui mettent au point des détails historiques dont personne ne se soucie. Vous les avez lus ? Je confessai que non. — Le fâcheux, pour lui, reprit-elle, c'est qu'il a trop d'argent. Les gens prennent du sérieux quand il faut qu'ils gagnent leur vie. — Ses livres lui rapportent gros ? — Pensez-vous ! Il passe pour faire autorité pour je ne sais plus quel siècle, mais il n'a pas besoin de faire de l'argent avec ses bouquins. Aristide, pour éviter de payer des droits de succession, lui a fait une donation de quelque cent mille livres sterling. Une somme fantastique ! Il tenait à ce que ses enfants fussent financièrement indépendants. Roger dirige l'Associated Catering, une affaire d'alimentation. Sophia a des revenus très coquets et l'avenir des petits est assuré. — De sorte que la mort du grand-père ne profite à personne en particulier ? La vieille demoiselle s'arrêta et me considéra d'un regard surpris. — Vous plaisantez ! Elle profite à tout le monde. Ils auront, tous, plus d'argent encore ! Il leur aurait, d'ailleurs, probablement suffi de demander pour obtenir tout ce qu'ils auraient voulu. — À votre avis, miss de Haviland, qui l'a empoisonné ? Vous avez une idée ? Elle répondit sans hésiter : — Pas la moindre ! Ça m'ennuie, parce qu'il me déplaît de penser qu'il y a une espèce de Borgia dans la maison, mais j'imagine que la police mettra ça sur le dos de la pauvre Brenda. — Vous dites ça comme si vous étiez sûre que, ce faisant, elle commettra une erreur ! — À franchement parler, je n'en sais rien. Je l'ai toujours tenue pour une femme passablement stupide, commune et très ordinaire. Ce n'est pas ainsi que je vois une empoisonneuse. Malgré ça, quand une personne de vingt-quatre ans épouse un monsieur qui en a près de quatre-vingts, on est en droit de penser qu'elle fait un mariage d'argent. Normalement, Brenda pouvait se dire, quand elle est devenue Mrs Leonidès, qu'elle ne tarderait pas à devenir une veuve bien rentée. (A suivre ...)