Résumé de la 42e partie - Joséphine apprend à Charles que ses parents envisagent d'aller vivre à Londres... Seulement, maman était très emballée. Moi, la pièce ne me plaisait pas beaucoup. Elle ne ressemblait pas du tout au récit de la Bible. Jézabel n'était plus une méchante femme, mais quelqu'un de très bien, une grande patriote, de sorte que l'histoire ne présentait plus aucun intérêt. La fin, pourtant, n'était pas mal : on jetait Jézabel par la fenêtre. L'ennui, c'est qu'il n'y avait pas de chiens pour la dévorer ! C'était dommage, vous ne trouvez pas ? Maman prétend qu'on ne pouvait pas faire venir des chiens sur la scène, mais je ne vois vraiment pas pourquoi. Il n'y avait qu'à prendre des chiens savants. Changeant de ton pour citer la Bible, elle ajouta : — «Et ils la dévorèrent entièrement, ne laissant que la paume des mains.» Je me demande bien pourquoi ils n'ont pas mangé aussi la paume des mains ! — J'avoue que je ne saurais vous le dire. — C'étaient des chiens qui avaient des drôles de goûts, probablement. Les nôtres ne sont pas comme ça. Ils mangent n'importe quoi ! Un instant, elle réfléchit sur ce mystère biblique. Je relançai la conversation. — Je regrette que la pièce ait été un four. — Maman a été terriblement déçue. La presse a été épouvantable. Quand maman lisait les critiques, elle fondait en larmes ou se mettait en colère. Un jour, elle a jeté le plateau de son petit déjeuner à la figure de Gladys et Gladys lui a donné ses huit jours. J'ai trouvé ça rigolo. — Je vois, Joséphine, que vous aimez les situations dramatiques ? — Vous savez qu'on a fait l'autopsie de grand-père, pour trouver de quoi il est mort ? — Je sais. Sa disparition vous a fait du chagrin ? — Pas tellement. Je ne l'aimais pas beaucoup. C'est, lui qui m'a empêchée de suivre des cours pour devenir ballerine. — Vous vouliez danser ? — Oui. Maman était d'accord. Papa aussi. Mais grand-père a dit que je ne ferais rien de bon... Elle haussa les épaules, puis, changeant de sujet, me demanda comment je trouvais la maison. — Elle vous plaît ? — Je n'en suis pas tellement sûr, dis-je. — Il est probable qu'elle sera vendue, à moins que Brenda ne continue à l'habiter. Il est bien possible aussi que l'oncle Roger et la tante Clemency ne s'en aillent plus, maintenant. — Ils devaient s'en aller ? — Oui. Ils partaient mardi. Ils allaient quelque part sur le continent. Ils devaient voyager en avion. La tante Clemency avait même acheté une de ces jolies petites valises spéciales qui pèsent trois fois rien... — Je n'avais pas entendu parler de ce voyage. — Personne n'était au courant. C'était un secret qui ne devait être révélé qu'après leur départ. Ils devaient laisser un mot pour prévenir grand-père. — Mais pourquoi s'en allaient-ils ? Vous le savez ? (A suivre ...)