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Les joueurs libyens ont été très agressifs
Quelle mouche les a piqués ?
Publié dans Info Soir le 10 - 09 - 2012

Les Libyens ont montré, hier soir, qu'ils sont de mauvais perdants. Au coup de sifflet final de l'arbitre sénégalais Diatta, ils s'en sont pris à tout ce qui est algérien. Les responsables des deux fédérations tentent de calmer les esprits, mais il faudra plus surtout que les deux équipes sont appelées à s'affronter trois fois dans les mois à venir.
Entre novembre 2009 et septembre 2012, presque trois années se sont écoulées depuis le fameux conflit qui avait opposé l'Egypte à l'Algérie... à cause d'un match de football. Un conflit qui a laissé des séquelles dans les relations entre les deux pays, même si depuis quelque temps, on verse dans la normalisation. Toutefois, l'Egypte semble avoir fait des émules puisque, hier, la Libye voulait réincarner le rôle de sa voisine de l'Est dans l'histoire. Il fallait s'y attendre un peu, surtout depuis la chute du régime de Mâamar Kadhafi. Malgré les multiples appels au calme et au fair-play (curieusement hier, c'était la journée mondiale du fair-play), la rencontre Libye - Algérie a été marquée par une fin houleuse au coup de sifflet de l'arbitre sénégalais, Badara Diatta. Pourtant, la plupart du temps, le match s'est déroulé dans une «ambiance sportive et festive», aussi bien sur le rectangle vert que dans les gradins, même s'il faut signaler des interventions musclées de la part des Libyens, par intermittence, parfois à la limite de la correction. Les Algériens n'ont pas répondu à cette «provocation sportive» en se contentant de gérer les péripéties de la rencontre jusqu'à cette fatidique 88e minute. C'était le moment choisi par le buteur des Verts, Hillel Soudani, pour planter une banderille meurtrière, qui a complètement bouleversé le comportement de l'adversaire. Le but de l'Algérie a eu pour effet de faire émerger le côté «mauvais perdant» de ces Libyens, qui tiennent toujours rancœur aux Algériens. Il faut dire que la position officielle de l'Algérie, dans le conflit libo-libyen, n'est pas étrangère à cette hostilité. Les joueurs de la formation du voisin de l'Est ont sorti leur arme fatale, la provocation. Ils sont allés jusqu'à déclencher une bagarre générale à la fin de la rencontre. Il faut dire que les Verts ne se sont pas laissé faire. Ils ont répondu du tac au tac aux agressions de Ali Salama, le principal fauteur de troubles, du capitaine Ahmed Saâd et autres Mohamed El-Moghrabi... Djebbour, le plus visé, n'est pas resté les bras croisés. Il s'est défendu comme il a pu tout en recevant le soutien des ses camarades, notamment Mbolhi. Ce dernier a démontré ses capacités de pugiliste. Toutefois, force est de reconnaître que les Algériens ont tout fait pour éviter l'affrontement. D'ailleurs, le président Raouraoua est intervenu énergiquement pour ordonner aux joueurs et aux membres du staff technique de rejoindre les vestiaires. Selon des informations que nous avons recueillies de Casa, les Libyens ont continué dans la provocation, malgré le retrait des Algériens. Le ministre des Sports libyen, Fethi Terbal, n'a pas apprécié le comportement de ses compatriotes, affirmant qu'il fera tout pour apaiser la tension avant le match retour, prévu dans un mois à Blida. Toutefois, il est à craindre que la tension perdure entre l'Algérie et la Libye, sachant que les deux pays s'affronteront à trois reprises lors des prochains mois. En effet, outre le match retour des éliminatoires de la CAN-2013, les Algériens et les Libyens vont croiser de nouveau le fer à l'occasion du match comptant pour la qualification au CHAN-2014. Le match aller aura lieu en Algérie, alors que la deuxième manche se déroulera en Libye. Il faudra s'attendre au pire si les responsables des deux pays ne mettent pas le holà à cette histoire qui risque le pourrissement.
L'appréhension
Ça va chauffer au retour !
Disputé âprement jusqu'à l'ultime seconde, le match Libye - Algérie a, malheureusement, quitté son cadre sportif à cause du comportement indigne des coéquipiers d'Ahmed Saâd qui n'ont pas trouvé mieux que d'agresser leurs adversaires dès le coup de sifflet final de l'arbitre sénégalais Badara Diatta. N'acceptant pas une défaite, somme toute logique, si on se fie à la physionomie de la rencontre, les joueurs Libyens ont choisi la violence pour se venger. Cela avait déjà commencé à quelques minutes de la fin après une agression de Berish sur Soudani sur la ligne de touche. Et dès le coup de sifflet final, la bagarre éclate et se généralise, avec des joueurs libyens qui voulaient à tout prix en découdre créant un désordre indescriptible et salissant l'image du football africain. Ces incidents vont certainement exciter le public algérien qui ne laissera pas passer l'occasion lors du match retour au stade Tchaker de Blida, de se «venger» avec des slogans pro Khadhafi.
Le ministre
Terbal : «Je déplore les incidents de fin du match»
Le ministre de la Jeunesse et des Sports libyen, Fethi Terbal, a déploré les incidents qui se sont produits sur le terrain entre les joueurs des sélections, libyenne et algérienne, à la fin de la rencontre d'hier soir au stade Mohammed-V de Casablanca pour le compte du dernier tour aller des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN-2013). «C'est vraiment regrettable qu'un match de football entre deux équipes de pays frères se termine avec de tels incidents. Nous n'aurions jamais dû en arriver là, car cela ne fait pas partie de notre culture. Pour notre part, nous n'allons pas fermer les yeux sur le comportement de certains de nos joueurs qui risquent des sanctions», a déclaré le responsable libyen à l'APS. «Cette fausse note dans le match ne doit pas nous faire oublier de présenter nos sincères félicitations à l'équipe algérienne, tout en lui souhaitant d'autres succès l'avenir», a ajouté le ministre libyen. A propos du match retour, Terbal s'est engagé à rectifier le tir, avant de conclure qu'il fera «personnellement tout pour apaiser la tension avant la deuxième manche.»
L'appel
Raouraoua : «la CAF doit réagir»
Le premier responsable de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, s'est exprimé à la fin de la rencontre sur les ondes de la Radio nationale où il est revenu sur la prestation des Verts, mais aussi et surtout sur les incidents qui se sont produits à la fin. Contrairement au fameux match face à l'Egypte, où il s'en était pris à tout le monde, il a tenté, cette fois-ci, de calmer les choses, en indiquant que c'est un non-événement, qui doit vite être oublié, appelant, toutefois, la Confédération africaine de football à agir dans les plus brefs délais. «Ce qui s'est passé à la fin de la rencontre est, pour moi, un non-événement, qui doit être vite oublié, pour qu'il ne prenne pas d'autres proportions. C'était, certes, regrettable, mais cela ne doit surtout pas affecter les bonnes relations entre deux pays frères. Il y avait, sur place, un commissaire du match, qui a tout mentionné dans son rapport, qu'il devra envoyer à la CAF. Cette dernière doit réagir dans les plus brefs délais et prononcer des sanctions à l'encontre des instigateurs», a déclaré le patron de la FAF. Pour revenir à la partie, il a déclaré : «Tout d'abord, je tiens à féliciter les joueurs et le coach pour cette précieuse victoire, qui devra nous ouvrir grandement les portes d'une qualification à la prochaine CAN. Je n'oublierai pas de féliciter nos supporters, qui se sont déplacés massivement pour apporter leur soutien indéfectible à la sélection. Toutefois, il faudra garder les pieds sur terre, puisque rien n'est encore acquis. Il y a une deuxième manche en Algérie, pour laquelle nous devrons bien nous préparer pour valider notre billet pour la CAN».
L'attitude
Les joueurs surpris par la réaction libyenne
Les joueurs algériens ont été surpris et irrités par ce qui s'est passé à la fin de la rencontre d'hier. Ils étaient unanimes à dire qu'ils s'attendaient à tout, sauf à cela. D'ailleurs, et dans leurs déclarations d'après-match, les joueurs algériens ont tenu à déplorer la réaction libyenne, tout en insistant pour dire que cela ne pourra en aucun cas influer sur les relations entre les deux pays. «Cela ne devait pas avoir lieu entre des joueurs de deux pays musulmans et frères», avaient-ils affirmé. Selon eux, les Libyens ont tenté, dès le début de la partie, de les provoquer, mais que la réponse leur a été donnée sur le terrain, avec cette victoire précieuse. Cette page doit, toujours selon eux, être tournée au plus vite pour ouvrir celle de la manche retour, qui pourrait sonner le retour des Verts dans le gotha du football africain.


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