Imprudence - Beaucoup de jeunes, particulièrement des mineurs, sillonnent les rues de la capitale à bord de motos sans même porter un casque de sécurité. La plupart du temps, ils effectuent des randonnées à bord de leurs engins et ce, à deux sur une même moto. Ils n'hésitent pas à faire parfois de la vitesse, mettant ainsi leur vie et celle des piétons en danger. Un véritable phénomène qui prend de l'ampleur, surtout que le prix de certaines motos sur le marché varie entre 7 et 10 millions de centimes. Selon un spécialiste, certains clients sont très malins malgré leur jeune âge. «Ils confient à leurs amis plus âgés qu'eux l'achat d'une moto pour en disposer ensuite», dira-t-il. Il est difficile pour la police d'agir dans ce genre de situation, surtout que les papiers sont au nom d'une personne adulte, autorisée par la loi à posséder une moto. Selon un lieutenant des services de sécurité accosté à un barrage de police au moment où il interceptait un jeune motocycle : «La seule action en mesure d'être opérée par la police, c'est la confiscation de ces motos.» Il explique que la nomenclature des infractions et délits relative à la loi 09-07 du 11 octobre 2009, modifiant et complétant la loi 01-14 et 04-16 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, stipule que le port du casque pour les conducteurs et passagers de cyclomoteurs et motocyclettes est obligatoire. «Dans le cas contraire, le conducteur sera passible d'une sanction du 3e degré et devra payer une amende forfaitaire de 2 000,00 dinars à 2 500,00 dinars avec la rétention du permis de conduire pour une période de 10 jours», a expliqué le même responsable. «Le mis en cause sera également écouté sur procès-verbal par la sûreté urbaine compétente», a-t-il précisé. Et de poursuivre : «La sanction varie selon le degré de l'infraction et l'amende peut atteindre les 4 000,00 dinars pour le conducteur ainsi que l'accompagnateur pour non-port du casque. Si l'accompagnateur est un mineur, c'est au conducteur de subir la double sanction», a-t-il averti. Selon notre interlocuteur, «le pire est que la conduite de motos ne nécessite pas systématiquement un permis de conduire». Il explique que pour le motocycle, la wilaya délivre une licence au conducteur. Ce document est non classifié et non prévu dans le dispositif automoteur. Pour le cycle à moteur qui ne dépasse pas 50 centimètres cubes et dont la vitesse de marche ne peut accéder 45 km/h, le conducteur devra être doté d'un certificat d'assurance et licence de conduite délivrée par la wilaya. «Pour les motocyclettes de catégorie A, 80 CC, vitesse 75km/h, cela nécessite un permis de conduire A1 et une attestation d'assurance. Le motocycle de catégorie B (grosse cylindrée) ne dépassant pas les 400 cm3, 500 km/h, nécessite un permis de conduire A2, une attestation d'assurance et une carte grise», conclut notre interlocuteur. « L'engin de la mort» Le risque que constitue une moto est tellement grand aux yeux des assureurs que certains le qualifient d'«engin de la mort». De ce fait, ils restent timides quant à leur engagement dans ce créneau, même si l'assurance «responsabilité civile» est obligatoire. Pour un marché qui compte 60 000 motocycles d'une puissance variant entre 50 et 1 000 cm3 ainsi que 200 000 vélos, il existe en Algérie une seule compagnie qui assure les motocycles en tous risques, à savoir la GAM Assurance et ce, seulement depuis une année et demie.