Oran Les faits remontent au ramadan 2002. En ce 13 avril de l?année en cours, le procès se déroule de façon monotone? A. N. n?est pas seul à comparaître? Son jeune frère, A. Y., devra, lui aussi, répondre d?un acte grave : complicité de meurtre. «Mon frère n?a pas tort? La victime terrorisait tout le quartier? Si elle n?avait pas provoqué mon frangin, il n?y aurait pas eu ce drame.» En fait, il y a deux ans, la victime, en l?occurrence M. M., un repris de justice notoire, vient retrouver le jeune A. N. et l?invite dans un coin retiré qui sert de lieu de débauche. «Une façon à lui de s?excuser de toutes les humiliations qu?il m?a fait subir de par le passé», dira l?accusé. Ainsi, toujours selon ses dires, après avoir consommé des boissons alcoolisées, M. M. aurait sorti un couteau et l'aurait menacé du pire s?il ne consentait pas à le laisser assouvir ses instincts malsains? «Heureusement, j?ai réussi à lui échapper, mais par la suite, je lui en ai voulu à mort. ? Au point de le poignarder ? ? Je voulais juste me venger et non le tuer !» Après cet incident, A. N. se confia à son jeune frère A. Y., et, ensemble, ils dressent un plan afin de donner une leçon à la victime? C?est dans un endroit isolé que M. M. est surpris par les deux frères aveuglés par une terrible vengeance. Ainsi, pendant que A. Y. fait le guet, le principal accusé plante un couteau au niveau du c?ur de la victime? Puis ils prennent la fuite l?abandonnant dans une mare de sang, le couteau en plein c?ur. M. M. rend son dernier souffle avant même son évacuation vers l?hôpital. A. N., conscient, peut-être, de la gravité de son acte, se présente aux services de police et reconnaît son forfait? Le jour du procès, A. N. ne nie pas les faits retenus contre lui. Durant un long réquisitoire, le représentant du ministère public demeure imperturbable. «Il y a eu préméditation de crime, car on ne donne pas une leçon à quelqu?un en le poignardant violemment au niveau du c?ur qui est l?organe le plus sensible du corps humain», soulignera-t-il. «Je requiers une peine de 15 ans de prison pour le principal accusé et une peine de 10 ans pour son jeune frère.» La défense, pour sa part, plaide les circonstances atténuantes pour le mis en cause et la relaxe pour A. Y. La cour se retire pour délibérer. A. N. est condamné à 15 ans de réclusion criminelle, alors que A. Y. bénéficie de l?acquittement pur et simple. La peine aurait été, peut-être, moins lourde si l?accusé avait eu ne serait-ce qu?une lueur de regret !