Oran En ce lundi 12 avril 2004, deux frères sont jugés pour crime et complicité? Encore une vie humaine qui s?est éteinte pour des raisons ridicules, hélas ! Les faits de cette affaire remontent au ramadan 2002. Plus précisément un 23 novembre pluvieux et romantique? pour certains. La dispute, qui éclate aux Planteurs entre deux «Messieurs», n?a absolument rien de romantique. Des disputes, on en voit partout, et par cette journée de jeûne, les gens pressent le pas, rêvant des délicieux mets qui les attendent à la maison. Pourtant, certains passants curieux veulent connaître l?aboutissement de cette dispute, ceux-là mêmes qui témoigneront en faveur de la victime, le jour du procès, deux longues années plus tard, au tribunal criminel d?Oran. Que s?est-il donc passé en ce jour fatidique ? B. N. et M. M. se disputent depuis un bon moment. Le ton monte, et voilà que B. N. assène un coup de couteau mortel à son adversaire, au niveau du thorax, sous le regard surpris des curieux. La victime rend l?âme quelques secondes après son admission au Chuo. L?on procède alors à l?arrestation du mis en cause ainsi que de son jeune frère qui se trouvait sur les lieux du crime. Au box des accusés, B. N. ne nie à aucun moment les faits retenus contre lui. Il ajoute cependant qu?il n?a fait que se défendre face à la férocité de la victime. Des propos très vite démentis par les témoins, qui demeurent formels : la victime, en l?occurrence M. M., était en position de faiblesse au moment du drame et n?avait sur elle aucune arme. Le jeune frère de l?accusé clame haut et fort son innocence. «Ce n?est pas parce que j?étais sur les lieux du crime que je suis criminel ou complice. Je suis innocent», dira-t-il à la cour. Le représentant du ministère public fera fi de ce témoignage et mettra en exergue la gravité des faits et la facilité avec laquelle «n?importe qui tue n?importe qui» pour peu qu?il y ait une dispute dans l?air. Il requiert ainsi 15 ans de prison ferme à l?encontre du mis en cause, B. N., et 10 ans de prison ferme à l?encontre de son jeune frère B. I., présumé suspect de complicité de meurtre. Au terme du procès, la cour condamne B. N., effectivement, à une peine de 15 ans de prison, alors que B. I. bénéficie de la relaxe pure et simple.