Retour - On l'avait annoncé pour mardi, dans notre édition de dimanche, mais finalement c'est hier que le protocole d'accord a été signé entre la Sonatrach et le MCA. Le MCA revient, désormais, sous l'égide de Sonatrach, qui a racheté, hier, le club à 100 % comme le stipule le protocole d'accord signé entre les deux parties. Ce document, qui définit les principes devant encadrer les engagements des deux parties en prévision du rachat de la totalité des actions représentant le capital social de la SSPA/ Le Doyen, a été paraphé d'un côté, par Omar Bedja, directeur exécutif finances de Sonatrach, et de l'autre, par le représentant du Mouloudia, Abdelkader Bouharoua, président du conseil d'administration. Avec la signature de ce protocole, la Sonatrach met fin au suspense et aux rumeurs qui ont circulé sur les hésitations de la société pétrolière à s'engager, comme l'a d'ailleurs souligné le P-DG, Abdelhamid Zerguine. «Il n'y a ni mutisme ni hésitation de la part de Sonatrach dans le dossier MCA. Nous sommes des professionnels et nous avons tenu à faire un travail de fond avant de tout concrétiser. Il fallait aussi passer au peigne fin la comptabilité du club, ainsi que d'autres détails nécessaires pour la conclusion de tels accords», a-t-il indiqué à l'APS. Sans entrer dans les détails de ce protocole, M. Zerguine a déclaré, en marge de cette cérémonie, qu'en plus des dettes éligibles inscrites aux bilans, chacun des actionnaires de la SSPA/Le Doyen s'engagera à céder ses actions aux profits de Sonatrach à la valeur nominale de celle-ci. Ce qui signifie que c'en est fini pour les actuels membres du conseil d'administration et les dirigeants du club, qui ont failli dans leur gestion. Pour rappel, le capital social du MCA est le plus faible par rapport aux trois autres clubs repris par les filiales de la société pétrolière, soit 1 million de dinars (contre 4 MDA pour le JS Saoura, 10 MDA pour le CSC et 21 MDA pour le MCO). Le P-DG de Sonatrach a rappelé que l'engagement pris par sa société est «juste et irréversible» et traduit la «volonté» des autorités publiques. Il ajoutera que «le professionnalisme fut une expérience pour nos clubs, mais aujourd'hui ce retour aux entreprises publiques va combler certaines lacunes, d'où cette décision stratégique d'investir dans quatre clubs de l'élite avec la caution des autorités publiques, et ce, pour aider le football algérien à rebondir». Zerguine a qualifié la reprise du MCA de «retour du club dans son environnement naturel, qu'est la Sonatrach» tout en exhortant les autres clubs de l'élite à entreprendre les mêmes démarches avec des entreprises publiques ou privées. Cette nouvelle vision est dictée par les énormes difficultés qu'endurent les clubs, que ce soit sur le plan financier ou de la gestion. Pour ce qui est du Mouloudia d'Alger et après cette première étape, vivement la fin de la clochardisation du club, qui, à un moment, s'est retrouvé entre les mains de petits dirigeants «incompétents» qui l'ont traîné dans la boue. Otage, le MCA naviguait à vue depuis le protocole d'émancipation signé en 2001 avec Sonatrach jusqu'à celui d'hier qui décide du retour du Doyen. Les supporters, eux, attendent beaucoup de cet événement et espèrent ne plus voir leur club faire l'actualité en dehors des terrains sportifs et des performances qui feront retrouver au MCA son lustre d'antan. La persévérance Le camp Brahmia obtient l'ordonnance du juge Le coordinateur de la section du Mouloudia, Omar Ghrib, a fait son «cinéma», hier, lors de la cérémonie de signature du protocole d'accord avec Sonatrach, en voulant se faire passer pour celui par qui toutes les solutions aux problèmes de la planète arrivent. Bien «pris en charge» par la Chaîne Ennahar, Ghrib n'a pas hésité à fustiger l'autorité du wali d'Alger, qui, selon lui, a été injuste envers lui et le dossier qu'il a présenté aux services de la DRAG pour obtenir le fameux récépissé avant de se faire délivrer l'agrément du CSA/MCA dont il qualifiera les membres d'illégitimes. Or, le juge du tribunal de Chéraga a délivré, hier, une ordonnance à Amar Brahmia lui permettant d'accéder à la villa, le siège du club. Dans le document, il est signifié que les occupants des lieux devront prouver leur présence ou, le cas échéant, quitter ce siège, objet de toutes les convoitises. Par ailleurs, Kamel Kasbadji, un des membres du bureau du CSA/MCA, s'est longuement entretenu hier avec le Dr Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports. Plusieurs sujets ont été abordés, dont celui lié aux affaires du club. Le ministre a invité les membres du CSA à opter pour une démarche constructive, empreinte de sérénité et dans le strict respect des lois pour parvenir à reprendre les choses en main et aller par la suite vers la fusion avec le GSP. Enfin, Ghrib n'a pas hésité à balancer un autre «mensonge», en déclarant que Brahmia a été chassé du lieu où la cérémonie de signature du protocole a eu lieu, alors que l'intéressé était, au même moment, en audition pour l'enquête d'habilitation ! Même certains organes de presse sont tombés dans le piège d'un autre bobard signé l'inamovible Ghrib. L'avenir Le débat est ouvert sur la fusion GSP-MCA Le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, n'a pas omis de répondre à la question concernant l'avenir du Groupement sportif des pétroliers (GSP) en précisant que le débat était ouvert et bien lancé à propos de cette formule, mais que «les choses ne devraient pas se faire avec la même rapidité que celle du dossier MCA». Pour ce qui est du football, Sonatrach procédera, dans les prochains jours, à la signature du contrat de vente avec la SSPA/Le Doyen et augmentera le capital du club qui n'est qu'à 1 million de dinars. On apprendra que la prochaine équipe dirigeante sera composée de quatre représentants de Sonatrach et trois membres du MCA, qui seront, selon Omar Ghrib, Bouharoua, Aouf et lui-même. Ainsi, le feuilleton mouloudéen prend une autre tournure et il n'est pas certain que les choses vont s'arrêter là, car plusieurs zones d'ombre demeurent.