Figure - L'artiste Mohamed Boulifa, décédé samedi, à l'âge de 57 ans, a été inhumé, hier, dimanche, au cimetière de Garidi (Alger). Les obsèques se sont déroulées en présence d'une foule nombreuse composée d'artistes et d'intellectuels dont le comédien Abdennour Chelouche, le chanteur Cheb Yazid, le poète Azzeddine Mihoubi et l'écrivain Ahmed Hamdi. Auparavant, la dépouille du défunt a été exposée au Palais de la culture où un dernier hommage lui a été rendu par la famille artistique, des citoyens et des responsables des ministères de la Culture et de la Communication, à leur tête, la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi et le ministre de la Communication M. Mohamed Saïd. «Mohamed Boulifa est un pilier de la culture et de la musique algériennes ravi au plus fort de son apport alors que nous célébrons le cinquantième anniversaire de l'indépendance qu'il a immortalisé dans des chansons qu'il a lui-même écrites et composées», a déclaré la ministre de la Culture. Elle a, en outre, ajouté que l'artiste «s'est éteint comme il a vécu dans la discrétion et l'humilité mais il était grand par son génie créateur et son amour pour l'Algérie».«Tous les mots ne sauraient décrire l'apport de cet artiste ni rendre justice à son mérite», a-t-elle souligné, mettant en avant le talent et la contribution du défunt qui, outre les œuvres artistiques mémorables qu'il lègue, a contribué à la formation de générations entières loin des projecteurs. Elle a rappelé à cette occasion les œuvres importantes réalisées par le regretté Mohamed Boulifa au cours de sa longue carrière artistique entre interprétation et composition dont l'épopée ‘El Djazaïr, rihlat hob', ‘L'opérette du Chahid' ou ‘Hizia' et ‘Nouba Fi El Andalous'. La ministre a, par ailleurs, affirmé que le regretté «était un ami et un artiste exceptionnel, un cadre sincère dont le souvenir restera à jamais dans nos cœurs» mettant en relief son amour pour la patrie lui qui «a préféré, durant la crise qui a secoué le pays, résister et militer à travers son art». Ainsi, elle a mis en exergue la résistance du regretté Boulifa durant la décennie noire. «En militant à travers son art», il a contribué à la formation de générations et présenté des œuvres artistiques immortelles loin des projecteurs, a-t-elle ajouté. Le compagnon du regretté Boulifa, le poète Slimane Djouadi, a, pour sa part, souligné que Boulifa avait terminé récemment la composition de sa dernière œuvre, une chanson intitulée ‘Ya Jaichana' (notre armée) en hommage à l'Armée nationale populaire à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance. Mohamed Boulifa a commencé sa carrière d'artiste dans les années 70 en tant que chanteur puis en tant que compositeur. Il a composé pour de grands artistes algériens à l'instar de Warda El-Djazaïria. Il a également composé des opérettes à la fin des années 80 comme ‘Hizia' ou ‘L'opérette du chahid'.