Le salut du non-voyant viendrait impérativement d?un mouvement associatif structuré et pourvu de moyens lui permettant de réaliser ses ambitions. Malheureusement, la réalité est tout autre. Une dizaine d?associations nationales se dispute depuis des années le «privilège» de défendre les droits du non-voyant. Une seule peut se targuer, cependant, d?être la mieux structurée et couvrant tout le territoire national. Il s?agit de l?Organisation nationale des aveugles algériens (Onaa) fondée en 1963. Faisant office de doyenne, elle subit néanmoins les critiques des non-voyants qui lui reprochent de ne pas être à la hauteur de leurs espérances. Ainsi, «malgré un budget colossal, elle a été incapable d?assurer le moindre acquis», affirme un non-voyant rencontré devant le siège de l?organisation, sis à l?avenue Pasteur à Alger. Ce que réfute le président de l?Onaa, M?barek Benhadad. «L?organisation a réussi à imposer plusieurs lois et amendements votés au Parlement», dira-t-il. A cet effet, il nous cite l?exemple de l?augmentation de la pension passée de 1000 à 3 000 DA et le nouveau programme pour les non-voyants adopté à l?APN. Avec la précision que l?application de l?augmentation est renvoyée aux calendes grecques. «On attend seulement leur application, ce qui n?est pas de notre ressort», ajoutera notre interlocuteur. Celui-ci s?en lave les mains et défie les nouvelles associations de non-voyants nouvellement créées de faire mieux. «Ces dernières, au bout de quelque temps d?activité, se sont rendu compte de la difficulté de la tâche. Certaines n?ont même pas de siège. D?autres subsistent grâce, uniquement, à la solidarité des amis et de la famille», conclura-t-il.