Temps - La Cédéao dispose de 45 jours pour présenter des recommandations détaillées et applicables en vue d'une intervention armée au Mali. C'est ce qui ressort d'une résolution adoptée, hier vendredi, à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU. Une résolution qui presse les pays ouest-africains de préciser leurs plans en vue d'une intervention militaire destinée à reconquérir le nord du Mali, contrôlé par des islamistes extrémistes. Le texte, mis au point par la France, invite en parallèle le gouvernement malien et les rebelles touareg à «entamer, dès que possible, un processus de négociation crédible». La résolution charge le secrétariat général de l'ONU de travailler avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine pour présenter dans les 45 jours des «recommandations détaillées et applicables» en vue d'une intervention armée. Il s'agit notamment du «concept d'opérations», des effectifs et d'une évaluation des coûts. Pour ce faire, l'ONU fournira des experts aux Africains. Ce n'est que dans un deuxième temps, au mieux à la fin de l'année, et par une deuxième résolution, que le Conseil pourra donner mandat pour le déploiement de cette force qui prendra de toutes façons plusieurs mois. Il faudra d'abord reconstituer l'armée malienne mise à mal par un coup d'Etat et une défaite militaire face aux rebelles du Nord. La résolution dénonce aussi les violations des droits de l'Homme dans le Nord et demande une nouvelle fois, sous peine de sanctions, «aux groupes rebelles maliens de couper tout lien avec les organisations terroristes» comme Al-Qaîda au Maghreb islamique. Elle invite les autorités maliennes de transition à accélérer le retour à l'ordre constitutionnel avec «des mesures concrètes et un calendrier précis». Le Conseil se déclare simplement «prêt à donner suite à la demande des autorités» maliennes dès qu'il aura les renseignements demandés. En attendant, il invite les pays membres de l'ONU et les organisations comme l'Union européenne à commencer à entraîner et équiper l'armée malienne et à «appuyer la lutte contre les groupes terroristes». L'UE envisage l'envoi rapide de 150 instructeurs militaires et en discutera lundi prochain, entre ministres des Affaires étrangères. Cette résolution est «un premier pas, j'espère, vers quelque chose de plus vigoureux», c'est-à-dire un feu vert formel de l'ONU à l'intervention comme le demande Bamako, a expliqué l'ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal, qui préside le Conseil. «C'est toute la communauté internationale qui se tiendra aux côtés des Maliens dans cet effort» pour reconquérir le nord du Mali, a affirmé vendredi le président français François Hollande en visite à Dakar. Selon lui, la résolution «a une double dimension, politique et militaire» et «l'une ne peut aller sans l'autre». Une réunion se tiendra le 19 octobre en cours à Bamako avec les principaux acteurs (Cédéao, UA, UE, ONU) pour tenter de mettre au point une «stratégie cohérente», selon un diplomate.