Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter dans un délai de 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali. Le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de l'ONU '' de mettre immédiatement à disposition des spécialistes de la planification militaire et des questions de sécurité, qui viendront aider la CEDEAO et l'Union africaine, en consultation étroite avec le Mali, les pays voisins du Mali, les pays de la région et tous les partenaires bilatéraux et organisations internationales intéressés à procéder à la planification conjointe qui permettrait à la force militaire internationale demandée par les autorités de transition maliennes de voir le jour''. A ce propos, il a invité le chef de l'ONU de se concerter avec ces partenaires en vue de lui soumettre un rapport écrit sur l'application de la résolution, et ce, 45 jours au plus tard après son adoption, en donnant des précisions et des ''recommandations détaillées et applicables pour donner suite à la demande des autorités de transition maliennes concernant une force militaire internationale, notamment les moyens et modalités du déploiement envisagé et, spécialement, le concept d'opérations, les capacités de constitution de la force, ses effectifs et son coût financier''. Le Conseil s'est dit ''prêt, dès qu'il recevra le rapport du Secrétaire général, à donner suite à la demande des autorités de transition maliennes tendant à ce qu'une force militaire internationale prête son concours aux forces armées maliennes en vue de la reconquête des régions occupées du nord du Mali''. Dans sa résolution adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil s'est dit ''vivement préoccupé par l'insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d'armes en provenance de la région et d'ailleurs'' et a exprimé '' sa profonde inquiétude quant aux conséquences de l'instabilité dans le nord du Mali pour la région et le monde entier, et soulignant la nécessité de réagir rapidement pour préserver la stabilité dans le Sahel''. Le Conseil a appelé à ''renforcer d'urgence la coopération et la coordination entre les autorités maliennes, les pays voisins et les Etats de la région, en collaboration avec les entités compétentes des Nations Unies, les organisations régionales et internationales et les partenaires bilatéraux, pour faire pièce à la criminalité transnationale organisée, et notamment aux activités illicites comme le trafic de stupéfiants''. Il a aussi avancé qu'il attendait avec intérêt la réunion du Groupe d'appui et de suivi sur la situation au Mali qui doit se tenir à Bamako le 19 octobre en cours, à l'initiative de l'Union africaine et en consultation avec l'ONU et la CEDEAO, l'objectif étant d'arrêter les modalités de l'aide que la communauté internationale doit apporter aux autorités de transition du Mali pour régler la crise dans le nord du pays. Il a aussi exprimé sa "vive préoccupation à propos de la dégradation continuelle de la sécurité et de la situation humanitaire dans le nord du Mali, de l'enracinement croissant d'éléments terroristes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), de groupes affiliés et d'autres groupes extrémistes, ainsi que les conséquences pour les pays du Sahel et au-delà." En outre, le Conseil de sécurité a invité les groupes rebelles maliens ''à couper tout lien avec les organisations terroristes, notamment AQMI et les groupes qui leur sont affiliés''. Il s'est déclaré '' prêt à adopter des sanctions ciblées à l'encontre de tout groupe rebelle qui ne se conformerait pas à cette disposition'', tout en décidant, par ailleurs, que le Comité 1267/1989 se prononcera si des Etats membres demandent l'inscription sur la Liste des sanctions contre Al-Qaida des noms de personnes, groupes, entreprises ou entités associées au Mali avec Al-Qaida, conformément aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011). La résolution a aussi exhorté les autorités de transition maliennes, les groupes rebelles maliens et les représentants légitimes de la population locale du nord du Mali ''à entamer, dès que possible, un processus de négociations crédible en vue d'une solution politique viable, dans le respect de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays'', et a prié le Secrétaire général, les pays voisins, les pays de la région, les organisations internationales et régionales et les partenaires bilatéraux d'accompagner le processus politique malien. Aussi, le Conseil de sécurité a invité les Etats membres et les organisations régionales et internationales, y compris l'Union africaine et l'Union européenne, ''à prêter, dès que possible et de manière coordonnée, aux forces armées et aux forces de sécurité maliennes leur concours et leur savoir-faire, ainsi que leur appui en matière de formation et de renforcement des capacités, conformément aux exigences nationales, le but étant de rétablir l'autorité de l'Etat sur tout le territoire, de défendre l'unité et l'intégrité territoriale du Mali et d'éloigner la menace que représentent AQMI et les groupes qui lui sont affiliés''.