Rappel - L'Algérie a été médiatrice entre les USA et l'Iran dans la célèbre affaire de prise d'otages américains. Selon les déclarations du président de la République de l'époque, feu Chadli Bendjedid : l'Algérie a posé aux deux parties deux conditions importantes pour mener à bien cette médiation. Il s'agit entre autres de la confiance dans la politique de l'Algérie et dans sa manière de régler la crise et l'engagement à appliquer les accords qui découleront des négociations avec la partie iranienne. Reda Malek, ancien Chef du gouvernement algérien et ancien ambassadeur d'Algérie aux Etats-Unis, a affirmé récemment dans des déclarations à la presse que «les principes de la Révolution algérienne étaient ceux qui avaient contribué à la libération des otages américains à Téhéran en 1981». Reda Malek a précisé qu'il avait expliqué à l'ambassadeur iranien à Washington d'alors que la Révolution algérienne était basée sur le respect de l'opinion publique française et se souciait de ne pas attenter à la dignité des Français en tant que peuple en dépit de la guerre. «Vous avez un différend avec le gouvernement américain et non avec le peuple américain. Pourquoi le retournez-vous contre vous ?», avait dit Réda Malek à l'ambassadeur iranien, ajoutant : «Si ce n'était le respect que l'Iran vouait à la Révolution algérienne, l'opération n'aurait pas abouti.» Les négociations entre les Etats-Unis et l'Iran se sont poursuivies de manière intense sous la médiation algérienne. Le secrétaire d'Etat américain adjoint de l'époque, Warren Christopher, a eu une série d'entretiens en Algérie avec Mohamed Seddik Benyahia alors ministre des Affaires étrangères. Le 19 janvier 1981 un accord final a été signé à Alger entre l'Iran et les Etats-Unis sur l'affaire des otages américains après l'approbation du communiqué du gouvernement algérien par les deux pays. Dans ses grandes lignes, le communiqué stipule l'engagement du gouvernement américain de ne pas s'ingérer dans les affaires iraniennes, le rapatriement des fonds iraniens gelés, l'annulation des sanctions et plaintes introduites contre l'Iran devant les tribunaux américains et le gel des avoirs du Shah Mohamed Reza Pahlavi aux Etats-Unis jusqu'au prononcé des tribunaux. Lors de la ratification de l'accord, Warren Christopher avait exprimé à l'Algérie la gratitude des Etats-Unis et ses remerciements pour sa contribution efficace dans le processus de libération des otages. L'ancien Président américain Jimmy Carter avait qualifié la médiation algérienne d'équitable, exprimant, dans une allocution télévisée adressée au peuple américain, ses remerciements à l'Algérie pour son rôle positif dans les négociations américano-iraniennes. «Je voudrais exprimer publiquement (...) aux Algériens mes remerciements (...) pour le travail extraordinaire qu'ils ont réalisé en agissant avec équité et minutie entre nous et les dirigeants iraniens», avait-il déclaré. L'affaire des otages américains a pris fin le 20 janvier. Le soir même, deux avions d'Air Algérie avaient atterri à Téhéran pour transporter les otages américains qui avaient subi auparavant une visite médicale par une équipe de médecins algériens.