Grâce à sa politique étrangère éclairée et ses positions indépendantes de soutien aux causes justes dans le monde, l'Algérie a réussi à trouver une solution pacifique à la crise des otages américains à Téhéran survenue immédiatement après la victoire de la révolution iranienne qui a mis fin au règne du Shah Mohamed Reza Pahlavi. La médiation algérienne a contribué à trouver une solution pacifique à la crise des otages américains retenus à l'ambassade américaine à Téhéran de 1979 à 1981 et dont les retombées auraient pu affecter la région tout entière. La crise des otages en Iran était une crise diplomatique entre l'Iran et les Etats-Unis d'Amérique. Un groupe d'étudiants iraniens avaient envahi l'ambassade américaine à Téhéran en soutien à la révolution iranienne qui avait renversé le Shah Mohamed Reza Pahlavi, allié stratégique des Etats-Unis. Les étudiants iraniens avaient retenu 52 américains durant 444 jours, du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981. les principales revendications des étudiants consistaient en "l'extradition du Shah qui se trouvait depuis le 22 octobre à New York pour être jugé en Iran, le rapatriement de tous ses avoirs à l'étranger et plus précisément dans les banques américaines ainsi que la non-ingérence des Etats-Unis dans les affaires intérieures de l'Iran". Les tentatives de négociations pour la libération des otages ayant échoué, les Etats-Unis avaient mené une opération militaire le 24 avril 1980 pour les sauver mais qui a également échoué. Les deux parties en conflit l'Iran et les Etats-Unis ont ensuite demandé à l'Algérie de jouer le rôle de médiateur au vu de sa politique étrangère sage et de ses positions indépendantes de soutien aux causes justes. L'Algérie avait posé aux deux parties deux conditions importantes pour mener à bien cette médiation, selon les déclarations du président de la République de l'époque Chadli Bendjedid que sont "la confiance dans la politique de l'Algérie et dans sa manière de régler la crise" et "l'engagement à appliquer les accords qui découleront des négociations avec la partie iranienne". Les négociations entre les Etats-Unis et l'Iran se sont poursuivis de manière intense sous la médiation algérienne. Le secrétaire d'Etat américain adjoint de l'époque M. Warren Christopher a eu une série d'entretiens en Algérie avec Mohamed Benyahia alors ministre des affaires étrangères. Le 19 janvier 1981 un accord final a été signé à Alger entre l'Iran et les Etats-Unis sur l'affaire des otages américains après l'approbation du communiqué du gouvernement algérien par les deux pays. Dans ses grandes lignes, le communiqué stipule l'engagement du gouvernement américain de ne pas s'ingérer dans les affaires iraniennes, le rapatriement des fonds iraniens gelés, l'annulation des sanctions et plaintes introduites contre l'Iran devant les tribunaux américains et le gel des avoirs du Shah Mohamed Reza Pahlavi aux Etats-Unis jusqu'au prononcé des tribunaux. Lors de la ratification de l'accord, Warren Christopher avait exprimé à l'Algérie la gratitude des Etats-Unis et ses remerciements pour sa contribution "efficace" dans le processus de libération des otages. L'ancien président américain Jimmy Carter avait qualifié la médiation algérienne d'"équitable", exprimant, dans une allocution télévisée adressée au peuple américain, ses remerciements à l'Algérie pour le "rôle positif" qu'elle a joué dans les négociations américano-iraniennes. "Je voudrais exprimer publiquement (...) aux Algériens mes remerciements (...) pour le travail extraordinaire qu'ils ont réalisé en agissant avec équité et minutie entre nous et les dirigeants iraniens". L'affaire des otages américains a pris fin le 20 janvier. Le soir même, deux avions d'Air Algérie avaient atterri à Téhéran pour transporter les otages américains qui avaient subi auparavant une visite médicale par une équipe de médecins algériens. Reda Malek, ancien chef du gouvernement algérien et ancien ambassadeur d'Algérie aux Etats-Unis a affirmé dans des déclarations à la presse que "les principes de la révolution algérienne étaient ceux qui avaient contribué à la libération des otages américains à Téhéran en 1981. Reda Malek a précisé qu'il avait expliqué à l'ambassadeur iranien à Washington d'alors que la révolution algérienne était basée sur le respect de l'opinion publique française et se souciait de ne pas attenter à la dignité des français en tant que peuple en dépit de la guerre. "Vous avez un différend avec le gouvernement américain et non avec le peuple américain. Pourquoi le retournez-vous contre vous ?", avait dit Reda Malek à l'ambassadeur iranien, ajoutant : "Si ce n'était le respect que l'Iran vouait à la révolution algérienne, l'opération n'aurait pas abouti". L'Algérie a respecté, depuis l'indépendance, la ligne du non alignement à n'importe quelle partie au détriment d'une autre dans le règlement des conflits dans le monde, le principe de soutien aux causes justes et aux mouvements de libération où qu'ils se trouvent ainsi que le soutien de l'unité arabe, maghrébine et africaine. Le respect par l'Algérie des chartes internationales a contribué à lui conférer une crédibilité auprès des pays du monde d'où l'importance conférée à ses opinions dans les questions sensibles et décisives au plan international.