Colonisation - Entre le 11 et le 18 mai 1830, la France mobilise toutes ses troupes afin de conquérir l'Algérie. Le débarquement a eu lieu sur le littoral Ouest. Et c'est le 5 juillet 1830 que les troupes françaises commandées par Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont, général en chef de l'expédition, font leur entrée par l'actuelle Sidi Fredj. Dès les premiers instants de l'invasion, les Algériens ont su faire comprendre aux Français qu'il n'était pas aussi aisé que cela d'hypothéquer la volonté d'un peuple né libre. Le colonisateur se heurte ainsi à l'Ouest à l'émir Abdelkader et à l'Est aux tribus berbères dont celles de Kabylie menées par Lalla Fatma N'soumer. La France entame alors des négociations avec l'émir Abdelkader en 1834 et en 1837, date à laquelle est signé le traité de la Tafna. Mais en 1839, l'Emir déclare la guerre à la France, considérant l'expédition aux «Portes de fer» (dans la chaîne des Biban en Kabylie) par l'armée française, comme une violation du traité. Le 10 septembre 1844, le sultan marocain Abderrahmane, battu lors de la bataille d'Isly par le général Bugeaud, signe avec la France le traité de Tanger, qualifiant l'émir de «hors-la-loi». Un an plus tard, en 1845, le sultan marocain signera un autre traité avec la France, le traité de Lalla Maghnia qui marquera les frontières entre le Maroc et l'Algérie. En 1847, l'Emir est pris entre deux feux. Celui de l'armée française qui venait de l'Est et du Nord et celui des troupes marocaines par l'Ouest. A l'issue de la bataille de Zaâtcha, dans les Aurès, en 1848, le Constantinois est conquis. Entre 1849 et 1852, la domination s'étend à la Petite Kabylie. En juillet 1857, les tribus de Grande Kabylie se rendent, et la capture de Lalla Fatma N'soumer met un terme à la résistance, mais les Kabyles se soulèveront encore jusqu'au début des années 1870. La conquête du nord de l'Algérie est alors achevée. Dans le Sud, la prise de Laghouat et de Touggourt, la capitulation des Beni-M'zab (1852) et celle du Souf reculent les limites de l'Algérie jusqu'au grand désert. Ce n'est qu'après un ultime soulèvement, en 1871, des tribus de Kabylie, lors de la révolte des Mokrani, que la mission de «pacification» s'achève. Elle a fait près d'un million de morts, civils pour la plupart, la perte démographique se concentrant en particulier sur les six dernières années de la conquête. Il s'ensuit une guerre féroce entre l'armée française les troupes du Cheikh Bouamama et la tribu des Ouled Sidi Cheikh.